La révélation a immédiatement été suivie de l’interpellation du chargé de la logistique du Centre de formation de Kitona, présumé impliqué directement dans cette sale besogne, à en croire plusieurs médias parus à Kinshasa la semaine dernière.
Accusé d’indiscipline et de manque de respect envers sa hiérarchie, le Commissaire provincial adjoint de la Police du Kongo Central, le colonel Kibonge, a été également interpellé et mis à la disposition de la Justice militaire afin qu’il réponde, lui aussi, de ses fautes. Les investigations ont cependant pris une autre tournure quand les services de l’IG ont reçu les instructions d’entendre le Directeur des écoles de la Police nationale, son adjoint et leurs principaux collaborateurs.
Ainsi donc, le général Célestin Kanyama a été personnellement convoqué ainsi que ses deux adjoints. Ces derniers ont été auditionnés mardi 9 octobre dans les locaux de l’IG, selon plusieurs sources internes faisant part d’une certaine résistance constatée dans le chef de certains responsables interrogés, vraisemblablement tentés de douter des pouvoirs de l’Inspecteur général de la Police nationale. Le général Kanyama n’a pas encore répondu à la convocation, a-t-on encore appris. Voici que Raus Chalwe est déterminé à faire régner la discipline à tous les échelons de la Police, en faisant respecter les lois et règlements de la République ainsi que la bonne gouvernance.
AfricaNews a aussi appris que les Centres de formation de Kasangulu et de Kisangani ainsi que la Police de circulation routière sont également dans les viseurs de l’IG de la PNC pour une mission similaire. Dans les couloirs de la Police nationale, on affirme que l’Inspecteur général Raus Chalwe ainsi que ses deux adjoints Juvenal Bideko -en charge des contrôles, enquêtes, suivi et évaluation- et Justin Boluwa -chargé d’appui et gestion- n’hésitent pas à affirmer leurs désaccords avec les pratiques tendant à tripoter avec les rations des élèves policiers et qui, à la longue, affectent les rendements de ces derniers.
S’ils entendent incarner une nouvelle méthode, une nouvelle vision d’encadrement de la Police nationale, Chalwe et ses coéquipiers ne se font aucune illusion: ils sont convaincus du degré nuisibilité du fléau mais veulent tout autant hausser le ton, en découdre avec la pieuvre et, surtout, se faire respecter.
Leur fermeté permet de prendre date. Elle constitue, de l’avis de certains galonnés, un signe qu’une révolution se met en marche pour la protection des élèves policiers et le rayonnement de l’image de la Police nationale. La démarche accroche. Elle montre qu’il y a désormais une Inspection générale redoutable. «Ceux qui ne veulent pas l’admettre passeront à la trappe», avise un inspecteur.
Natine K.