Dans la ville commerciale de Butembo (Nord-Kivu), des milliers d’habitants se sont déversés dans la rue mardi 15 octobre 2024, marquant le 10ième triste anniversaire des tueries dans la région de Beni, en l’Est de la RDC. Au cours de la procession clôturée à l’hôtel de ville via le camp militaire de Rughenda, les manifestants portaient plusieurs messages. C’est à l’initiative de la synergie des mouvements citoyens et groupes de pression.
Aux cris de « chants de deuil », soit « de soutien aux FARDC » soit encore de « dénonciation de l’agression rwandaise », de vagues d’habitants ont défilé dans une manifestation pacifique.
Partie du Nord de la ville sous escorte policière, les manifestants dont des acteurs politiques, des activistes des mouvements citoyens et groupes de pression ont profité pour réclamer la paix à cette date qui rappelle le début des massacres dans la région de Beni, il y a 10 ans. Des exactions attribuées à l’ADF affilé aujourd’hui à l’état islamique.
« Les gens sont tués. Le M23 multiplie ses exactions, et d’autres groupes armés comme Codeco, Zaïre. Nous voulons que tous ces groupes soient neutralisés pour que nous vivions dans la paix. Nous ne sommes pas stables dans notre propre pays », s’est ainsi exprimé Matata, conducteur de mototaxi à journaldesnations.net.
Des revendications étaient multiples à travers cette action qui a chuté à la Mairie, après une escale au principal camp militaire de la ville de Rughenda. Grâce Londo, un autre manifestant a profité, à l’instar de ses camarades, exprimer sa colère après la signature de l’accord entre la RDC et le Rwanda, selon lequel »le Rwanda conditionne le retrait de ses troupes du sol congolais à la neutralisation des FDLR ». Pour lui, cette approche ne passe pas du tout.
« Nous ne sommes plus pour le cessez-le-feu, soit la trêve humanitaire voire des négociations. Ça ne nous aide à rien. En 2013, le M23 a été neutralisé. Ce n’est pas encore tard pour que cela arrive encore une fois », a-t-il lancé en plein marche.
Dans ce contexte sécuritaire précaire, les couches sociales ne cessent de prôner l’unité nationale derrières les FARDC déterminées à mettre un terme au calvaire sécuritaire dans l’Est du pays.
« Que la jeunesse comprenne que nous n’avons qu’une seule armée : les FARDC. Nous devons les soutenir pour espérer la fin de cette guerre. Nous devons dénoncer l’ennemi et fournir des informations utiles. Dans le cas contraire, nous n’aurons jamais la paix », a rappelé aux jeunes, John Fimbo, un des militants de la Lucha.
A la suite de la manifestation, les activités commerciales n’ont pas fonctionné au centre commercial et dans des coins chauds comme Mutsanga et Furu, comme ç’a toujours été le cas lors de soulèvement de ce genre.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/journaldesnations.net