RDC: le ministre de la Santé appelle les leaders d’opinion à s’impliquer contre les attaques visant la riposte d’Ebola à l’Est


La lutte contre la maladie à virus Ebola rencontre d’énormes obstacles à l’Est de la RD-Congo où cette dixième épidémie continue de sévir jusque-là. Il s’agit notamment de Katwa et Butembo dans la province du Nord-Kivu où il y a eu attaques et incendies des Centres de traitement d’Ebola dernièrement. C’est dans cette logique que le ministre de la Santé publique Oly Ilunga Kalenga a fait le point sur la riposte d’Ebola lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 05 mars à Kinshasa. Dans sa communication, le Dr Oly Ilunga a invité toutes les personnes d’influence, entre autres les acteurs religieux, politiques, leaders d’opinion, chefs traditionnels, dont la voix porte et compte, à s’impliquer et à prendre position d’une part contre les attaques visant la riposte. Aussi, dans la sensibilisation des communautés par rapport à la dangerosité de la situation.
« Cependant, la riposte fait face à de sérieuses difficultés dans deux zones de santé, Butembo et Katwa. Comme vous l’avez suivi ces derniers jours, les installations de la riposte ont été violemment attaquées deux fois en l’espace de 3 jours. Deux Centres de Traitement d’Ebola ont été la cible d’attaques préparées et coordonnées. La violence des attaques contre la riposte, que nous ne cessons de dénoncer depuis le début de la riposte, augmente dangereusement en intensité. Lors des dernières en date, des structure médicales ont été attaquées à l’arme automatique et incendiées », a laissé entendre le ministre pendant son adresse.
Et de poursuivre: « Si les violences contre la riposte se nourrissent peut-être de certains de ces éléments, voire tous dans une certaine mesure, il convient cependant de ne pas faire d’amalgames. Ebola est bien là, et Ebola est une maladie contagieuse et mortelle ! Le danger est bien réel. Les griefs cités ci-haut ne devraient donc pas justifier l’exposition de la communauté du pays et de la région à un tel danger. Car, nous sommes capables d’arriver à bout de cette épidémie comme nous l’avons fait avec les précédentes. Pour cela, les équipes de la riposte doivent pouvoir faire leur travail sans entrave ».
Appel à l’implication des leaders d’opinion
« C’est dans cet ordre d’idées que nous invitons toutes les personnes d’influence (acteurs religieux, politiques, leaders d’opinion, chefs traditionnels, etc.), dont la voix porte et compte, à s’impliquer et à prendre position d’une part contre les attaques visant la riposte, et d’autre part dans la sensibilisation des communautés par rapport à la dangerosité de la situation. Vu la gravité de la situation, toutes vos voix doivent s’unir pour la protection de la population congolaise. A l’opinion en général et aux communautés des zones de santé touchées en particulier, nous disons qu’il est impérieux de coopérer avec les agents de la riposte, faciliter leur travail et éviter d’entraver leur action car les conséquences sociaux-économiques des violences que nous dénonçons seront dramatiques, non seulement pour la Province du Nord-Kivu mais également pour l’entièreté du pays », a-t-il lancé.
Et d’ajouter: « Si la riposte n’est pas mise en œuvre effectivement, si les équipes ne peuvent pas procéder à l’identification des contacts, aux vaccinations, et aux autres activités de riposte, nous assisterons à une nouvelle flambée qui s’accompagnera de dizaines de morts supplémentaires. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre le contrôle de cette épidémie. Nous appelons ainsi les uns et les autres à se ressaisir Avant de clôturer cette communication, j’aimerais remercier et saluer l’implication et le travail des agents et cadres du Ministère de la Santé, des Partenaires techniques et des bailleurs mobilisés dans la lutte contre cette dixième épidémie de MVE ».
Situation épidémiologique du 05 mars
Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 900, dont 835 confirmés et 65 probables. Au total, il y a eu 565 décès (500 confirmés et 65 probables) et 304 personnes guéries.
198 cas suspects en cours d’investigation ;
3 nouveaux cas confirmés, dont 2 à Katwa et 1 Masereka ;
Le nouveau cas confirmé de Masereka est un homme résidant à Butembo qui s’est rendu chez ses parents à Masereka pour être soigné.
2 nouveaux décès de cas confirmés :
1 décès communautaire à Masereka ;
1 décès de cas confirmé au CTE de Mangina.
Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 85.698 personnes ont été vaccinées, dont, 21.953 à Katwa, 20.768 à Beni, 10.714 à Butembo, 6.109 à Mabalako, 2.869 à Kalunguta, 2.633 à Goma, 2.317 à Komanda, 2.084 à Oicha, 2.093 à Mandima, 1.357 à Karisimbi, 1.350 à Kayina, 1.340 à Kyondo, 1.254 à Bunia, 1.064 à Vuhovi, 920 à Masereka, 772 à Mutwanga, 769 à Lubero, 767 à Biena, 690 à Rutshuru, 663 à Musienene, 527 à Nyankunde, 496 à Mangurujipa, 489 à Rwampara (Ituri), 355 à Tchomia, 333 à Lolwa, 280 à Mambasa, 254 à Alimbongo, 207 à Kirotshe, 161 à Nyiragongo, 97 à Watsa (Haut-Uélé) et 13 à Kisangani. Le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Éthique dans sa décision du 19 mai 2018.

René KANZUKU

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