Forum de Kinshasa : « Le discours de haine n’est pas simple parole, mais un acte destructeur »( Professeur Charly Mbock)

« Le discours haineux tue, il n’est pas simple parole mais un acte destructeur « , affirme le professeur Charly Gabriel Mbock. L’apostrophe du professeur englobe tous les aspects de la haine. Pendant près de deux heures, l’anthropologue a captivé le 21 juin 2022 l’assemblée lors du démarrage des travaux d’élaboration d’une stratégie régionale pour lutter contre le discours de la haine.

Le professeur Charly Mbock a planché sur le sujet:  » Afrique centrale/discours de haine dans les médias et les réseaux sociaux « . Avec une dextérité magistrale, le chercheur camerounais a passé au peigne fin tous les attributs du mot haine en déclinant ses manifestations dans les sociétés d’Afrique centrale. Pour l’archéologie du concept, l’anthropologue Charly Mbock a indiqué que la problématique du discours de la haine est porteuse des grands dégâts. Il s’agit d’un acte préparatoire qui est préméditée, a-t-il dit.

En Afrique les germes du discours de haine proviennent des quelques souches détectées par l’éminent professeur Mbock. Le schéma colonial de la gouvernance qui a aggravé la haine,  l’interpellation douloureuse de la gestion des indépendances ainsi que l’emprunt clivant de l’afrique avec la démocratie électorale qui a produit « les urnes de la haine », sont les 3 souches qui ont laissé place au discours de la haine a soutenu l’anthropologue Camerounais.

Il annonce que toute « l’afrique centrale se sent touchée par tous ses opérateurs de la haine ». Comment faire pour les débusquer? S’interroge-t-il. A cette question, il répond que face aux systèmes de reseaux dits sociaux qui font prospérer la semence de haine, il faut prendre le contre-pied avec la mise en-avant plan d’un réseau de convivialité. Après un tour d’horizon exhaustif, le magister a donné des pistes des solutions pour lutter contre le discours de haine.

« A fléau transnational, concertation transnationale pour une solution régionale »,

préconise Gabriel Mbock pour éradiquer ce fléau du discours de haine en Afrique centrale. L’arbre à palabre serait un grand remède à ce mal et également le rétablissement de la circularité de la gouvernance africaine.

Environ 80 acteurs concernés par la problématique du discours de la haine, dont les professionnels de l’information et de la communication, des régulateurs et auto-régulateurs des médias ont pris part au « forum régional pour le développement d’un projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale ». Les travaux du forum de Kinshasa ont été clôturé vendredi 24 juin 2022, à Pullman hôtel à Kinshasa, capitale de la RDC.

Le forum de Kinshasa a été mis en œuvre par l’UNOCA et CEEAC  avec l’appui du gouvernement de la RDC,  le centre des Nations-Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC), Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme en RDC ( BCNUDH),  MONUSCO, MINUSCA, UNESCO. Ont également apporté leur soutien à ce forum régional pour l’élaboration de la stratégie contre le discours de haine, le Bureau de la Conseillère spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du Génocide et la responsabilité de protéger (OSAPG) et l’organisation internationale de la Francophonie (OIF).

 

Christiane MUNOKI EKAMBO/journaldesnations.net