« J’ai décidé de ne pas vendre aujourd’hui », a expliqué Adaku, vendeuse de produits cosmétiques, assise devant sa petite échoppe fermée. « Nous devons tous nous mobiliser pour faire partir ce régime, nous sommes fatigués », a ajouté cette militante de l’Alliance Nationale pour le Changement, parti historique de l’opposition.
Une coalition de 14 partis maintient la pression sur le président Faure Gnassingbé, pour demander un retour à la Constitution de 1992, une limitation rétroactive du mandat présidentiel et le départ du président, au pouvoir depuis 2005, après avoir pris la succession de son père, qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.
Les Togolais ont manifesté en très grand nombre à travers le pays, pendant plusieurs journées de marches, scandant « 50 ans, c’est trop », ou encore « Faure doit partir ».
Anita, vendeuse de tissu pagne, a expliqué qu’elle répondrait à chaque appel de ‘Togo Mort’: « Une journée sans activité ne me gêne pas, car c’est pour la bonne cause », dit-elle. « Personne ne viendra libérer ce pays à notre place. Mais cette fois-ci, nous ne sommes plus très loin de la victoire ».
Toutefois, ces journées d’inactivité générale, couplées aux journées de manifestations (six déjà pour le mois de septembre) représentent un lourd manque à gagner pour les Togolais, dont la moitié vivent toujours sous le seuil de pauvreté.
Pour Issa, gérant d’une boutique d’électroménager, « chaque fois que les gens marchent, ils passent devant nous et toutes les activités sont perturbées ». « Aujourd’hui, on nous demande encore de ne pas ouvrir, moi je dis non ».
Du côté du pouvoir, le président Gnassingbé est resté imperturbable et n’a fait aucune déclaration devant la vague contestataire qui s’empare du Togo.
Avec AFP