Nord-Kivu : en deux semaines, MSF recense et soigne 674 déplacées victimes des violences sexuelles aux abords de Goma

L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) affirme avoir soigné plus de 674 victimes de violences sexuelles dans les sites de déplacés installés aux alentours de Goma, capitale du Nord-Kivu, en l’Est de la République Démocratique du Congo.

Ces statistiques couvrent la période du 17 au 30 avril 2023, soit deux semaines en raison de 48 nouveaux cas par jour, alerte MSF dans un communiqué parvenu mardi 9 mai à journaldesnations.net.

« Ces chiffres choquants témoignent de l’extrême vulnérabilité et des risques de violences auxquels sont exposées les personnes déplacées », fait savoir l’ONG, qui parle de « près de 60% des victimes agressées à moins de 72 heures avant de se présenter à MSF, illustrant l’urgence de la situation. »

Jean Mbusu est conseiller psychosocial. Dans la clinique établie par MSF dans le site de déplacés de Bulengo depuis début février 2023, il offre un soutien psychologique aux survivants de violences sexuelles.

Selon les Nations-Unies, plus de 600 000 sur un total d’1 million de déplacés ont trouvé refuge dans des camps, souvent surpeuplés et insalubres, aux abords de Goma. Une des conséquences : des affrontements entre l’armée congolaise, et des rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo depuis l’an passé. Les sites d’hébergement sont situés à Bulengo, Lushagala, Kanyaruchinya, Eloime, Munigi et Rusayo.

La majorité des victimes estimée à 360 ont été répertoriées dans le camp de Rusayo, considéré comme le plus récent et plus densément peuplé à l’ouest de la ville.

« Depuis des mois, nos équipes soignent un nombre élevé de cas mais cela n’avait jamais atteint l’ampleur catastrophique de ces dernières semaines. Près de 60% des victimes se présentent dans les 72 heures suivant leur agression ; ce qui montre l’urgence médicale et humanitaire à laquelle nous sommes face », s’alarme Jason Rizzo, coordinateur d’urgences pour MSF au Nord-Kivu.

Dans ce même document, Médecins Sans Frontières (MSF) craint que ces chiffres soient ‘’probablement sous-estimés’’, parce qu’ « ils ne prennent en compte que les consultations réalisées par ses équipes dans les sites de déplacés où elle est présente ».

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net


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