Cette fois, il y croit dur comme fer. George Weah, l’ancien attaquant du PSG, Ballon d’or en 1995, s’est lancé en politique il y a douze ans. Battu à l’élection présidentielle de 2005, il est devenu sénateur il y a trois ans et brigue de nouveau la magistrature suprême du Liberia. Le premier tour de l’élection présidentielle de ce pays d’Afrique de l’Ouest de 4,6 millions d’habitants a lieu ce mardi.
L’ancien Parisien, 51 ans, dont le fils Timothy est actuellement au centre de formation du PSG, a annoncé sa candidature en avril. Il a officiellement lancé sa campagne le 19 août, par une immense parade dans les rues de Monrovia, la capitale du pays. Quatorze heures au milieu d’une foule de plusieurs centaines de milliers de personnes. Rebelote ce week-end dans d’immenses «rallyes» de fin de campagne, avec en point d’orgue un dernier grand discours au stade. Si l’élection se jouait à l’applaudimètre, l’ex-star du ballon rond, qui a aussi rencontré plusieurs chefs d’Etat, serait déjà dans le fauteuil.
Il rêve d’une victoire au premier tour
«George se sent très, très bien, il est très enthousiaste, confie Sam Mannah, l’un des membres de son équipe de campagne. Partout, les gens lui disent qu’ils veulent du changement. En 2005, lors de sa première candidature, on a lui a reproché son manque d’expérience. Son rôle de sénateur joue un rôle important.» Malgré les 20 candidats présents, Weah rêve d’une victoire au premier tour, dont les résultats provisoires seront connus samedi.
«Il y a de fortes chances qu’il soit au second tour, mais c’est très serré entre trois candidats, temporise Othello Garblah, le rédacteur en chef du quotidien The New Dawn. La popularité de George Weah est très forte, aucun de ses concurrents ne peut le démentir. Il fait campagne en promettant d’améliorer la vie des gens, sur les thèmes de la lutte contre la corruption, de l’éducation, de l’emploi… Mais de toute façon, les programmes de tous les candidats sont assez similaires. Les gens choisissent la personnalité.» Selon les projections, l’actuel vice-président Joseph Boakai, 72 ans, sera le rival de Weah le plus dangereux pour succéder à Ellen Johnson Sirleaf, à la tête du pays depuis douze ans et Prix Nobel de la paix en 2011.
Encore aujourd’hui, «la popularité de George Weah vient surtout de ce qu’il a fait en tant que sportif», explique Othello Garblah. «Sa carrière de joueur l’aide beaucoup, puisqu’elle rappelle beaucoup de bonnes choses aux Libériens, assure Sam Mannah. Ils voyaient déjà à cette époque qu’il aidait sa famille et le pays. Il a soutenu de nombreux hôpitaux, donné de la nourriture, aidé des personnes à venir aux Etats-Unis, et même parfois payé les joueurs de l’équipe nationale ou leur hôtel. Les gens savent ce qu’il a fait et voient en lui celui qui va faire changer leur vie.»
Mister George n’est plus qu’à un pas de devenir Mister President. Le plus dur commencerait alors, dans un pays où 64 % de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté.
Le Parisien
Le titre est du Journal des Nations