Les Chefs des Confessions religieuses sensibilisés à accompagner les démocraties  africaines à Nairobi

Les Chefs des confessions religieuses lors de l’atelier de formation à Nairobi.

L’atelier de formation sur la résolution des conflits et le plaidoyer organisé par la Conférence des églises de toute l’Afrique -CETA- a bel et bien eu lieu du 2 au 4 mai 2018 au centre de conférence Desmond Tutu de Nairobi.
Ce rendez-vous important, particulièrement pour des pays africains en proie à des crises et conflits multiples, a connu une forte participation des responsables des Confessions religieuses réunies au sein de la Commission d’intégrité et médiation électorales -CIME- qui travaille dans la réflexion aux côtés de différentes Confessions religieuses d’autres pays africains comme le Togo, le Sud-Soudan, le Burundi, la République Centrafricaine, le Kenya, le Burundi et la Guinée équatoriale.
Les responsables des Confessions religieuses de la RD-Congo et d’autres pays d’Afrique ont eu le privilège, le vendredi 4 mai, d’écouter et de partager avec Madame Felicita Keiru, sur l’expérience de la médiation au Soudan et Soudan du sud. Cette consultante qui y avait pris part active, leur a prodigué quelques conseils sur différents aspects à prendre en compte dans un travail de médiation. A l’en croire, la médiation est un travail sensible.
Photo de famille entre chefs des confessions religieuses et formateurs .

Il faut donc veiller à ne pas froisser les susceptibilités des protagonistes, travailler à gagner leur confiance grâce à la discrétion et les amener à se sentir réellement en sécurité. D’où, a-t-elle, insisté sur l’importance capitale du choix du lieu de négociation, la persévérance et la patience dont doivent s’armer les médiateurs. Pour elle, il ne faut pas négliger le rôle des observateurs étrangers -occidentaux- qui généralement mettent les moyens, parce que la médiation coûte cher, et par conséquent ont des intérêts dans les négociations.
Cesdits observateurs, selon Felicita Keiru, joue un rôle non négligeable dans les déroulement des négociations.
Par ailleurs, elle a souligné la délicatesse qui doit être de mise dans la collaboration avec les médias étant donné que les protagonistes tiennent autant à leur sécurité qu’à leur vie privée. Et donc, il est plus pertinent, selon elle, d’associer les médias particulièrement lorsque les parties prennent des grandes engagements ensemble, ce afin d’éviter qu’ils se dédisent après. Ainsi, l’opinion nationale et internationale serait déjà pris à temoin. «Mais les interventions des médias doivent être contrôlées», a-t-elle martelé.
A côtés de ce témoignage de Madame Felicita, la formation des leaders religieux a s’est penché sur des thèmes tournant tous autour de la notion de la bonne gouvernance. Il s’agit premièrement du «rôle des responsables religieux dans le développement des nations, particulièrement dans la gouvernance -construction de la paix, transformation des conflits et plaidoyer »- présenté par Docteur Tim Mwangi Kiruhi. Celui-ci a amené les participants à avoir une vue globale de leurs rôles et une idée claire de l’apport positif qu’ils peuvent donner dans les différentes situations traversées par leurs pays respectifs.
Il a souligné que la bonne gouvernance fonctionne avec la demande, indiquant que les religieux ne doivent pas croiser les bras en regardant les politiciens faire, mais plutôt de leur rappeler constamment et quand il le faut, ce que représentent les attentes des populations.
Deuxièment, «la théologie de la paix : plaidoyer et bonne gouvernance». Ici, le consultant kenyan John Okanga, intervenant pour la circonstance, a outillé les responsables des confessions religieuses dans le sens de créer un environnement propice au renforcement de la paix, du respect de la loi et des droits de l’homme. Sur cette question de plaidoyer, la CETA a pris soin d’ associer le Docteur Josephine Odera qui a outillé les leaders religieuses sur des axes de plaidoyer.
Et enfin, les chefs des confessions religieuses ont eu droit à un autre partage sur «la citoyenneté responsable en tant que méthode de prévention des conflits électoraux et d’un engagement plus accru dans le processus électoral». Ici, le Docteur Mwangi a amené les participants à considérer leur grande influence et d’en faire bon usage en matière de promotion de la bonne gouvernance. Chacun doit assumer ses responsabilités pour reconstruire la paix au pays. Epinglant la responsabilité des autorités politiques de nos pays, il a expliqué la paix n’est pas l’affaire des seules autorités du pays.
Tous les groupes constitués, notamment la société civile, particulièrement les Confession religieuses doivent y contribuer, a-t-il soutenu. Tout en relevant que même au sein des Confessions religieuses on trouve des problèmes quand bien même ce ne sont des différends qui opposent les confessions religieuses entre elles. « Tout ceci nécessite un travail très important pour que les élections que nous attendons au 23 décembre 2018 soit véritablement apaisées», a souligné Idryss KATENGA, Secrétaire Général de la Communauté Islamique du Congo (COMICO).
Pour capitaliser les acquis, la CETA a estimé qu’il était important de ne pas laisser les Confessions religieuses de la RD-Congo s’arrêter en si bon chemin. Et avec l’expérience acquise au Ghana, il était important d’ajouter des capacités en matière de résolution des conflits. Ceci justifie la forte présence des RD-Congolais de 16 personnalités religieuses de haut niveau à ces assises dont l’organisation était préalablement prévue dans la capitale de la RD-Congo. Cependant le secrétaire général de la CETA a estimé indispensable que cela se fasse au Kenya avec d’autres pays qui connaissent des problèmes plus ou moins similaires à ceux de la RD-Congo.
Pour le Secrétaire général de la COMICO cette formation tombe à point nommé. Etant donné que «la notion des conflits tout comme celle de la paix est très complexe ». Faisant la distinction entre la paix au niveau personnel et la paix au niveau de la communauté, il s’est avéré que la transformation des conflits dans une société requiert quelques compétences. Les séminaristes ont reconnu que la RD-Congo connait beaucoup de types des conflits liés principalement au processus électoral et à la marche de la politique en général. D’autres conflits les plus récurrents sont à caractère sécuritaire notamment à l’Est du pays et cela depuis des décennies.
Cette atelier de formation rentre dans les mission du département «Paix, Diaconie et développement» de la CETA dirigé par le RD-Congolais, révérend professuer Bosela Eale. Ce dernier a pour vision une proactivité dans l’accompagne,ent des églises en vue de favoriser la culture de la paix, la tolérance et des relations harmonieuses entre les communauté et les nations ayant des cultures et des intérêts divergeants, mais vivant ensemble dans la paix et la dignité.
La Conférence des Eglises de toute l’Afrique a un nouveau secrétaire général, le Révérend Docteur tanzanien Fidon Mwombeki qui remplacera d’ici peu le révérend docteur rwandais André Kamaraga nouveau secrétaire général élu de la CETA, a souligné la responsabilité des confessions religieuses dans la vie quotidienne de nos pays.
CIME

Laisser un commentaire