L’épidémie de choléra continue de sévir dans la province du Sud-Kivu, considérée comme un foyer de la maladie en raison du nombre élevé de cas enregistrés. Depuis le début de l’année 2025, la province a recensé 802 cas de choléra, dont 9 décès dus à une prise en charge tardive.
Pour la seule 10ᵉ semaine épidémiologique, les zones de santé de Minova, Uvira, Idjwi et Ruzizi ont enregistré 204 nouveaux cas de choléra, avec 4 décès, soit un taux de létalité de 1,96 %.
Ces chiffres ont été dévoilés ce lundi 17 mars 2025 lors d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes des radios communautaires. L’objectif de cette formation est de les mobiliser comme agents de sensibilisation à travers une communication efficace sur l’épidémie de choléra. L’événement a été organisé par l’Observatoire des Droits Humains (ODH), en partenariat avec le ministère de la Santé et avec l’appui financier de l’UNICEF.
Selon le Dr Claude Bahizire, président provincial du pilier Communication de Risque et Engagement Communautaire (CREC) et chargé de communication à la division provinciale de la santé, le choléra est causé par la consommation d’aliments souillés et d’eau contaminée. Il se manifeste par une diarrhée aiguë avec ou sans vomissements, l’absence de fièvre, une perte massive d’eau et de sels minéraux, des crampes musculaires et des douleurs abdominales.
Le Dr Bahizire précise qu’en l’absence de traitement rapide, 50 % des patients succombent en quelques heures. Toutefois, une prise en charge précoce réduit le taux de mortalité à moins de 1 %. Il rappelle également que le traitement du choléra est gratuit en RDC.
Par ailleurs, pour prévenir le choléra, le Dr Bahizire recommande à la population :
• De se laver régulièrement les mains avec de l’eau propre et du savon ou de la cendre,
• De boire de l’eau potable bien conservée,
• De bien cuire et protéger les aliments,
• De maintenir un environnement propre.
Néanmoins, le personnel de santé fait face à des défis majeurs, notamment l’insécurité dans certaines zones de la province. Cette situation pousse de nombreux patients à fuir les centres de santé avant leur guérison, compliquant leur identification dans de nouvelles zones de santé et augmentant le risque de propagation du choléra.
Pour mémoire, la première grande épidémie de choléra au Sud-Kivu remonte à 1976, en provenance de l’Afrique de l’Est. Chaque année, on estime à 1,34 million le nombre de cas de choléra dans le monde.
Justine Ntamwenge