Après le Nigeria et l’Egypte, le Sénégal est la troisième nation africaine à décrocher son billet pour la Coupe du monde 2018 en Russie, après sa victoire en Afrique du Sud (2-0) ce 10 novembre. Les Lions, ultra-réalistes, se sont imposés grâce à un Sadio Mané décisif et avec une équipe bâtie pour résister. Les hommes d’Aliou Cissé ont souffert dans le jeu face aux Bafana Bafana, mais l’essentiel était ailleurs : cette deuxième qualification à la Coupe du monde, 15 ans après celle de 2002.
Les dieux du foot étaient véritablement sénégalais vendredi à Polokwane. Ils avaient décidé que rien ne pouvait arriver à cette équipe du Sénégal qui a été dominée dans des proportions inquiétantes en terre sud-africaine, mais qui est repartie avec une victoire (2-0) et surtout une qualification à la Coupe du monde 2018. Dans cette rencontre comptant pour la deuxième journée des éliminatoires, et qui a été rejouée pour cause de «manipulation», le Sénégal aurait pu connaître le même sort que lors du premier match (défaite 2-1). Mais vendredi soir, les hommes d’Aliou Cissé avaient un atout que les Sud-africains ont cherché pendant plus de 90 minutes : le réalisme.
En résumé : les Sénégalais ont eu deux occasions et ont marqué deux fois ; autrement dit, les Sud-Africains ont multiplié les opportunités de marquer, mais n’ont jamais su être efficaces devant le but de Khadim Ndiaye.
Mané décisif
Pour les Sénégalais, il a fallu ainsi survivre aux dix premières minutes intenses des hommes de Stuart Baker, et les punir sur leur première opportunité : une déviation de Diafra Sako au milieu pour Sadio Mané qui temporise, fixe la défense, avant d’adresser une merveille de passe à l’attaquant de West Ham qui gagne son face-à-face avec Itumeleng Khune (12e). Le joueur de Liverpool est aussi à l’origine du deuxième but des Lions en obligeant Thamsanqa Mkhize à marquer contre son camp (38e) sur une action initiée par Sakho. Sans être étincelant, le numéro 10 sénégalais a montré, sur deux actions, pourquoi son sélectionneur a insisté pour le mettre dans sa liste au moment où il était blessé et annoncé quasi forfait pour cette rencontre.
A l’heure du bilan, les Lions se qualifient avant la dernière journée des éliminatoires (mardi 14 novembre) avec trois victoires et deux matches nuls (11 points). Pour la manière, il faudra repasser, mais la facilité avec laquelle les Bafana Bafana se trouvaient dans les intervalles, donnant le tournis au milieu et à la défense sénégalaise a de quoi faire peur. Aliou Cissé a donc six mois pour redonner une identité de jeu à son équipe qui avait été très séduisante lors de la CAN 2017 (élimination en quarts de finale).
« C’est une grande satisfaction pour le groupe que j’entraine depuis 3 ans et pour le peuple aussi, qui a toujours été présent même dans les moments les plus difficiles, a lâché Aliou Cissé en conférence de presse après le match. Ils ont cru en nous et au travail que nous sommes en train de réaliser depuis 3 ans. Dans ce groupe, nous avons été les plus réguliers parmi les autres équipes. Je n’ai jamais douté de la capacité de mon équipe à décrocher cette qualification ».
En attendant, celui qui fut capitaine des Lions lors du Mondial 2002, savoure, comme tout le Sénégal, cette qualification attendue depuis trop longtemps.
RFI