La panne d’eau et de courant électrique qui a frappé Kisangani, l’une des grandes villes de la République démocratique du Congo, a suscité lundi des versions contradictoires de la part de la Société nationale d’électricité (Snel) et de militants qui lui ont lancé un ultimatum, à deux jours d’un appel à mobilisation.
La crue du fleuve Congo, entraînant l’inondation d’une centrale électrique de la Snel, a privé d’électricité les habitants de Kisangani (au moins un million de personnes), verrou stratégique dans l’est de la RDCongo.
La Snel, entreprise publique dont le patron, Alain Atundu, est porte-parole de la Majorité présidentielle qui soutient le président congolais Joseph Kabila, a fait savoir qu’elle avait pris des mesures face au « risque sanitaire et sécuritaire ».
« Les habitants de Kisangani ont partiellement de l’électricité parce que nous avons amené des groupes électrogènes pour alimenter certains points stratégiques », a déclaré lundi le numéro 2 de la Snel, le directeur général, Jean Bosco Kayombo.
« La distribution d’eau fonctionne depuis hier (dimanche) à 100% », a-t-il ajouté, précisant que l’eau est tout de même « rationnée ».
Sur le terrain, des habitants se plaignaient des pénuries.
« Il n’y a toujours pas une solution appropriée concernant le problème d’eau et d’électricité dans la ville de Kisangani », a déploré dans un communiqué « la jeunesse de la société civile ».
« La Snel dispose tout au plus de 48 heures pour fixer l’opinion sur le rétablissement du courant électrique », ajoute le communiqué qui appelle la population « au calme ».
Dans tout le pays, l’opposition et des mouvements citoyens ont lancé un appel à des mobilisations mercredi contre le calendrier électoral qui prévoit des élections, dont une présidentielle, le 23 décembre 2018. Les opposants demandent le départ du président Kabila dès fin 2017 et des élections mi-2018.
« Le job de la Snel c’est de produire l’électricité, qui n’a pas de couleur politique », a commenté son numéro 2.
Avec AFP