Il n’est pas facile d’être à la tête d’une mission de maintien de la paix en RD-Congo, pays très vaste qui subit depuis plus d’une décennie l’invasion des différentes milices dans sa partie orientale. Les représentants spéciaux se sont succédés, au total 8 et chacun avec la détermination à accomplir sa mission. « Chacun d’entre eux a marqué l’histoire des Nations Unies en RDC avec la personnalité et le style qui les caractérisaient », a souligné Florence Marchal, au cours du point de presse inaugural de l’an 2018.
Le mandat de Maman Sidikou en tant que Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RD-Congo arrive à son terme le 31 janvier prochain et c’est le moment de faire le bilan du travail qu’il a abattu. En saluant mardi dernier, le travail de Maman Sidikou devant le Conseil de sécurité, le chef des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a rappelé l’engagement du Représentant spécial du secrétaire général pour la promotion des droits de l’homme et la protection des civils. Cet engagement s’est manifesté jusqu’au terme de son mandat puisque ce dernier a annulé, il y a quelques jours la fête de départ qui était prévu dans un grand hôtel de la ville pour célébrer son départ de la RD-Congo, par respect pour les citoyens congolais tués le 31 décembre dernier.
On le sait, Maman Sidikou quitte la RD-Congo alors qu’il n’a pas encore fini de pleurer ses 15 casques bleus Tanzaniens tués dans la pire attaque perpétré par des éléments soupçonnés faire partie des ADF dans la base onusienne de Semuliki, à 40 km à l’est de Beni au Nord-Kivu. Pendant plus de deux ans, il s’est appliqué à mettre en œuvre les mandats successifs donnés à la MONUSCO par le Conseil de sécurité. En tant qu’africain, l’espoir était placé en lui afin que la région et l’Union africaine reprennent la main sur le dossier de la RD-Congo parce que le principe de subsidiarité veut que l’Afrique s’occupe des Africains et que les Nations Unies accompagnent tout simplement.
Durant son mandat, il a veillé à ce qu’aucun effort ne soit épargné pour identifier des solutions de sortie de crise en protégeant les populations lorsqu’elles sont menacées, en leur apportant une assistance quand elles sont dans le besoin d’abris, de nourriture et de soins et en les accompagnant vers le développement durable du pays.
Les troupes de la MONUSCO sont intervenues chaque fois que cela était nécessaire pour porter secours aux civils en proie à des violences inacceptables. Chaque jour des vies ont été sauvées. Durant son speech au cours du point de presse mercredi 10 décembre à Kinshasa, le porte-parole, Florence Marchal a indiqué que c’est sous le mandat de ce dernier que la coopération entre la MONUSCO et les FARDC a repris, le dialogue entre les états-majors a été rétabli pour une planification conjointe.
L’implication de Maman Sidikou au côté du Gouvernement de la RD-Congo dans sa réponse à l’épidémie Ebola en mai 2017, figure également à son actif. Une autre réalisation dont on a fait mention, est l’ouverture d’un bureau de la MONUSCO à Kananga en réponse aux violences dans le Kasaï.
Jour après jour, le Représentant spécial s’est impliqué pour la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016. La MONUSCO, dans un contexte de réduction budgétaire, a déployé rapidement près de 4 000 tonnes de matériel afin de faciliter la révision du fichier électoral. Il a également effectué un plaidoyer auprès des autorités afin que les femmes ne soient pas laissées de côté à la fois pour l’enregistrement, le vote et la représentation au sein des futures institutions, précise le porte-parole de la Monusco.
« Un engagement pour la parité hommes-femmes qu’il a également mis en œuvre au sein de la MONUSCO en nommant des femmes à des postes clés », a-t-elle conclu.
Christiane MUNOKI EKAMBO