Il n’y a désormais plus de place au recul pour l’Église catholique et le Comité laïc de coordination. Ils ont eu le mérite d’éveiller les consciences des Congolais qui, de plus en plus, intègrent une vérité pas toujours évidente: le peuple congolais doit, lui-même, se libérer des velléités dictatoriales du pouvoir kabiliste, qui excelle aujourd’hui dans le meurtre des pacifiques manifestants et la profanation des églises dans le but d’insuffler visiblement la teneur.
Ironie du sort, cela a un effet contraire. Chaque mort d’un citoyen congolais encourage les autres à s’engager dans la lutte pour la liberté et la démocratie.
Tenez. Après les marches des 31 décembre et 21 janvier à Kinshasa, la diaspora congolais vivant au Sénégal, à travers l’ong « MODEL Congo ya sika », entre à son tour dans la danse. Elle annonce une marche ce samedi 27 janvier 2018 à Dakar. Objectif : « Le MODEL à travers ses activités de cadre d’échanges a eu à rassembler les Congolais résident au Sénégal, de toutes les confessions religieuses,
pour élever la voix compte tenu de la barbarie humaine qui se déroule au Congo », explique Keydjune Lengha Lengha, cadre de cette structure.
Patriotes, Lengha Lengha et ses camarades ne lesinent pas sur les efforts pour réussir une forte mobilisation. A côté d’environ 2 500 Congolais attendus à cette manifestation, devront se joindre non seulement des mouvements citoyens sénégalais et des ressortissants d’autres pays de l’Afrique de l’ouest, notamment des Mauritaniens, Burkinabè, guinéens et maliens. Mais aussi, la Société civile sénégalaise et des ong internationales dont Amnesty international, rassure-t-on.
Au Congolais de résister, résister et encore résister
En outre, Keydjune Lengha Lengha est d’avis que la pression sur Joseph Kabila doit continuer. Il lance un message clair au Congolais: « Le Model exhorte toutes les forces vives de la RDC de se rallier à cette dynamique déjà enclenché par les chefs religieux et le comité laïc de coordination, car c’est une lutte vitale pour cimenter l’unité du Congo dans sa diversité ». Puis: « nous interpellons les églises dites de réveil à se ranger du côté du peuples Congolais.
Et à toute la population Congolaise nous demandons de résister, résistez, et encore résistez, de braver la peur, de ne pas céder leur dignité humaine, de maintenir le rythme et la permanence des marches pacifiques en réclamant le départ clairement du président Kabila ».
Choqué par les violentes repressions des marches dans la capitale congolaise et en province, Lengha Lengha décrie la responsabilité des dirigeants. « Je retiens la commission des crimes imprescriptibles des droits humains au regard de la Convention de Genève sur le droits de l’homme tel que le jet de gaz lacrymogènes dans un hôpital… Le Model juge que cette responsabilité incombe à l’État dont le monopole de la violence disproportionnée explique clairement la médiocrité des acteurs aux commandes du pays ».
Citoyen Concerné