Au moins 19 militants de la LUCHA, lutte pour le changement ont été interpellés par les services de sécurité ce vendredi 10 février 2023 dans la ville de Butembo, (Nord-Kivu) à l’Est de la République Démocratique du Congo. C’était avant le début d’un meeting populaire prévu au rond-point VGH, au centre commercial. Objectif : « dénoncer les coupures intempestives du courant produit par la société ENK, Energie du Nord-Kivu ».
C’est le délestage continuel qui a motivé l’action populaire, à l’initiative de ce mouvement citoyen. A l’ordre du jour : « décrier tout haut le service de ENK, et exiger réparation des préjudices causés auprès des consommateurs », explique Jean-Pierre Kasma de la Lucha. Mais déjà aux premières heures d’avant-midi, un dispositif sécuritaire a été renforcé en ce lieu de rassemblement. Leitmotiv : « empêcher la tenue de la manifestation non autorisée par l’autorité urbaine ».
Vers 10 heures, les militants bravent la peur et tentent d’accéder au lieu de rassemblement. Hélas, des policiers entrent en action en crépitant des balles à l’air. Du coup : « vingtaine activistes de la Lucha » sont arrêtés et embarqués dans une jeep de la police. Direction inconnue, selon la Lucha qui exige leur libération.
« Ils ont eu à porter la voix de toutes les victimes de ce que nous dénonçons chaque jour avec des coupures régulières du courant. C’est pourquoi nous demandons leur libération sans condition, ils n’ont rien commis comme infraction », a lancé Kasma à journaldesnations.net.
Mercredi, la société ENK, l’unique qui dessert la ville de Butembo en énergie électrique, a promis un courant de qualité d’ici mars, après la fin des travaux de construction d’une centrale hydroélectrique en cours au site de Talihya, dans le territoire de Beni.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu/journaldesnations.net