Au Nord-Kivu, la ville de Butembo vibre également sous la paralysie partielle d’activités scolaires aussi bien au niveau du primaire que du secondaire dans le secteur public. La Synergie des syndicats des enseignants du Congo a décidé de durcir la grève à l’issue de l’assemblée générale d’évaluation, lundi. Un coup dur pour les apprenants, estime des organisations de défense des droits des enfants.
La deuxième semaine de la grève lancée par des enseignants congolais se déroule également à Butembo, l’une des grandes villes de la province du Nord-Kivu en proie à des violences armées. Les portes des salles de classe sont fermées, le bleu et blanc sont rares sur les rues : le mouvement continue. Une situation observée dans la majorité des écoles primaires publiques. Les écoliers qui tentent de se rendre aux cours, sont directement expulsés chaque matin. L’image est complètement différente dans le secondaire.
Dans cette situation, les élèves et les professeurs se trouvent dans des salles de classe, mais les cours ne sont pas dispatchés.
« Nous assistons à la grève depuis l’école », nous a murmuré un professeur assis sur sa moto pendant à l’heure de sa prestation. Globalement, les manifestants demandent une augmentation des salaires, comme le souligne Benito Mughaso, secrétaire du Syeco-Butembo.
« Aucun enseignant n’a vu le listing de paie. C’est que nous appelons listing ici, c’est juste de listing de travail sur lequel il n’y a même pas un zéro franc. Les enseignants veulent savoir ce qu’ils reçoivent, et s’il y a une somme ajoutée, qu’on sache donc si cette somme a été ajoutée sur combien », a expliqué le syndicaliste.
Les apprenants paient le grand prix…
Une difficulté pour les écoliers et élèves qui constatent impuissamment la perturbation du calendrier scolaire, d’une part et exposés à beaucoup d’abus, d’une autre. L’organisation Femmes Leaders pour le Progrès de la Jeune Fille « FELP/JF » est l’une des grandes perdantes de ce conflit. Liliane Musavuli, sa coordonnatrice rappelle le gouvernement à ses responsabilités pour sauver l’année scolaire.
« Nous sommes reconnaissants pour le grand travail que les enseignants font dans l’encadrement des enfants. Nous voulons que le gouvernement puisse répondre à leurs revendications pour que les apprenants reprennent le chemin de l’école. Les jeunes sont vraiment exposées à la prostitution parce qu’elles ne font rien, c’est un danger », a-t-elle plaidé tout haut.
Malgré cette grève, les professeurs des écoles secondaires catholiques conventionnées sont obligés de donner des cours sans leur consentement, de crainte de perdre leur poste.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu/journaldesnations.net