L’exposition photos de l’artiste protographe Toujet Tumba est le fruit d’un travail de près de trois ans. L’artiste a eu à partager le quotidien des albinos à travers l’Asbl « Plus de Couleurs » initiée en 2015 par le réalisateur et producteur albinos Yan Mambo. Au départ, Toujet avait simplement suivi son flair artistique, seduit particulièrement par la philosophie de « Plus de Couleurs » qui s’est donné la mission de lutter pour l’intégration et l’épanouissement des albinos, en présentant au monde le côté positif de ces derniers.
L’on peut donc déduire que l’ Albinos étaient pour lui un sujet comme tout autre! Pas sûr. Toujet se rendra compte que les différents temoignages qu’il a entendu en échangeant avec différents albinos, notamment sur leur vécu, les injustices subies, le rejet et autres humiliation dont les albinos sont victimes dans un environnement où des idées reçues présentent les albinos comme des êtres mystiques, parfois maléfiques, donnera un plus a son travail. « Quand j’ai entamé cette démarche, j’ai compris beaucoup de chose sur les albinos. Après, c’est devenu un problème qui me concerne. En dehors de l’expo, je milite déjà contre la stigmatisation des albinos », confiait-il, le regard plongé dans la vacuité, samedi 27 avant le vernissage de l’exposition.
A contempler ces photos, l’on a l’impression que cette expérience d’immersion dans des familles ou des couples ayant un ou des albinos, a doté d’une âme, heureuse, chacun des clichés. Et chaque moment capturé, illuminé par des jolis sourires et des silencieux rires aux eclats, raconte en lui-même une histoire d’amour, d’intégration et de partage.
Ces photos sont finalement une belle poésie lyrique qui chante la vie qui n’est ni albinos ni non-albinos, mais simplement humaine.
Ce qui répond parfaitement à l’esprit de l’Asbl « Plus de couleurs ».
Un tour à l’académie des beaux-arts suffit pour s’en rendre compte.
Hugo ROBERT MABIALA