Le groupe de 7 partis politiques—G7—, jure que quoi qu’il en coûte et quoi que le Président Joseph Kabila et ses partisans fassent, l’année 2018 sera celle de la fin de la dictature, de la fin du règne des dirigeants illégitimes et illégaux en République Démocratique du Congo.
En réaction au discours tenu par le garant de la Nation, ce regroupement de 7 partis pense que le peuple RD-congolais attendait tout à fait autre chose de la part de son Président surtout face à ce qui vient très récemment de se passer. Il devait donc commencer par présenter ses condoléances aux familles éprouvées et ensuite s’excuser au nom du gouvernement pour les victimes causées au lieu d’opter pour le choix d’un détour.
Le G7 n’a pas caché son indignation suite au manque de rendez-vous dont a fait preuve le Chef de l’État lors de sa sortie médiatique remontant presque aux calendes grecs. Loin de s’étonner de cette réaction, le G7 évoque l’exemple de 2015 justifiant ainsi l’entêtement obstiné d’un homme insensible aux aspirations de son peuple. C’est ce qui a occasionné ce document, ci-dessous, rendu publique lors du point de presse de ce dimanche 28 janvier 2018.
BPM
POINT DE PRESSE DU G7 DU DIMANCHE 28 JANVIER 2018
Mesdames et Messieurs de la presse,
Mieux vaut tard que jamais. Au nom du G7,je voudrais souhaiter à vous-mêmes et
à l’ensemble du Peuple congolais les vœux les meilleurs pour l’année 2018, une
année nouvelle pleine de courage et de réussite.
En effet, pour le G7, quoi qu’il en coûte et quoi que le présidentjoseph Kabila et
ses partisans fassent, l’année 2018 doit être celle de la fin de la dictature, de la fin
du règne des dirigeants illégitimes et illégaux en République Démocratique du
Congo.
Au G7, nous en sommes très sûrs. Notre assurance est fondée d’autant plus qu’en
répondant massivement à l’appel du Comité Laïc de Coordination, CLC, les
congolais de toute confession religieuse qui ont marché pacifiquement par millions,
le 31 décembre dernier et le 21 janvier en cours, à Kinshasa, Lubumbashi,
Kisangani, Mbandaka, Goma, Bukavu et ailleurs à travers la République, ont
démontré sans équivoque que notre Peuple a vaincu la peur et est détenniné à se
libérer des chaînes de la dictature d’un régime illégitime et illégal qui ne · survit
désormais que par les armes et la corruption.
Le G 7 s’incline devant le martyre des compatriotes qui ont perdu leur vie ou ont
été atteints dans leur intégrité physique au cours de ces deux marches historiques
réprimées sauvagement par le pouvoir décadent du Président] ose ph Kabila.
Mesdames et Messieurs de la presse,
On ne pleure pas les martyrs. On poursuit leur combat jusqu’au triomphe de l’idéal
et des valeurs pour lesquels ils se sont sacrifiés. Tel est l’engagement que le G7 a
pris avec toutes les forces de changement dans notre pays.
Le G7 salue le courage du CLC, de nos vaillants Abbés, de l’Eglise catholique et
de toutes les confessions religieuses qui ont permis de relancer notre combat
commun pour la démocratie et l’Etat de droit en RDC. Il félicite les forces de
l’opposition et du mouvement citoyen qui se sont impliquées activement dans la
réussite des marches du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018.
Le G7 se félicite de l’attitude des partenaires extérieurs de la RDC qm ont
unanimement condamné les tueries et autres violences exercées gratuitement par
les forces de l’ordre et de sécurité sur des citoyens, marchant avec des bibles, des
chapelets, des rameaux de paix, etc. et sans provoquer personne, pour n’exiger rien
d’autre que le respect de la Constitution et la tenue d’élections démocratiques dont
la mise en œuvre effective de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre
2016 constitue la seule garantie réelle.
Le G7 souscrit à la demande d’une enquête impartiale formulée notamment par
l’opposition congolaise, les organisations non gouvernementales des droits de
l’Homme, l’Union Africaine (U.A), le Secrétaire Général des Nations Unies,
l’Union européenne(UE), la Belgique et les Etats-Unis d’Amérique afin d’identifier
les auteurs intellectuels et matériels de ces crimes abominables et de les sanctionner
sévèrement.
Dans le même sens, le G 7 trouve fondée la décision du gouvernement belge de ne
plus coopérer avec le Président 1 ose ph Kabila et son gouvernement car non
seulement ils n’ont plus de légitimité pour diriger la RDC et engager le Peuple
congolais, mais aussi parce qu’ils maintiennent le pays sous tension en sabotant
délibérément l’Accord de la Saint Sylvestre et en violant constamment les droits de
l’homme et les libertés fondamentales.
Aussi, le G7 exprime-t-il sa plus vive indignation face à la réaction épidermique et
irresponsable des autorités congolaises qui, au lieu d’appliquer l’Accord de la Saint
Sylvestre et de libérer l’avenir de la Nation comme ne cesse de le revendiquer notre
Peuple, se lance dans des mesures de rétorsion contre le Gouvernement belge en
décidant de fermer l’Agence de coopération belge et la Maison Schengen à
Kinshasa, sachant très bien que, d’une part, elles pénalisent beaucoup de Congolais
et, de l’autre, la fermeture de la Maison Schengen ne concerne pas que la Belgique
mais aussi 16 autres pays membres de l’Union Européenne.
Le G7 demande avec insistance au gouvernement de la RDC de renoncer à ces
mesures aussi inutiles que ridicules et de s’appliquer à la mise en œuvre intégrale
de l’Accord de la Saint Sylvestre, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité
de l’ONU, plus spécialement la 2348 (2017) et des recommandations des
partenaires extérieurs en la matière.
Mesdames et Messieurs les journalistes,
joseph Kabila tient à rester au pouvoir quel qu’en soit le prix. Néanmoins, les
marches populaires du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018l’ont ébranlé et ont
remis en cause certaines certitudes qui alimentaient ses illusions jusque là.
Autrement comment expliquer sa sortie médiatique subite et celle de son Ministre
de lajustice ?
Des millions des Congolaises et Congolais parmi lesquels près de 3 millions qui ont
marché le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, attendaient du Président] ose ph
Kabila, à l’occasion de son interview du 26 janvier 2018, des signaux forts pour
décrisper le climat politique extrêmement tendu et explosif.
Les Congolais attendaient qu’il présente ses condoléances aux familles éprouvées
et les excuses du Gouvernement congolais pour les victimes causées par les forces
de l’ordre le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018 autrement qu’au détour d’une
question d’un journaliste.
Ils attendaient qu’il annonce le retour de la dépouille d’Etienne Tshisekedi pour
qu’il soit enterré dans la dignité et l’abandon des poursuites judiciaires contre Moïse
Katumbi.
Ils attendaient la libération immédiate des prisonniers politiques emblématiques
tels que jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Diomi Ndongala, Huit Mulongo
et bien d’autres. En lieu et place, son Ministre de la justice a annoncé la libération
d’une dizaine de prisonniers membres de l’ex-Mouvement rebelle M23 et d’autres
groupes armés, bénéficiaires d’une loi d’Amnistie votée et promulguée il y a 4 ans,
privant les Congolais amnistiés de leur liberté au mépris de la Constitution et des
lois de la République.
Ils attendaient qu’il annonce la fin de l’exil des opposants menacés d’arrestation à
leur retour au pays, la libéralisation des espaces médiatiques et la réouverture des
médias injuste1nent fermés, la fin du dédoublement des partis politiques, le libre
exercice des activités politiques par tous notamment le droit de manifester et la
liberté des mouvements, la restructuration de la CENI, la confirmation par le chef
de l’Etat qu’il ne briguera pas un troisième mandat comme l’exige la constitution.
De tout cela, rien n’a été évoqué. Encore une fois le Président]oseph Kabila, n’a
pas été au rendez-vous de l’histoire. Nous, membres du G7 n’en sommes pas
surpris. En 2015, nous avions déjà fait l’expérience de l’entêtement obstiné d’un
homme insensible aux aspirations de son peuple. A trois reprises, nous lui avions écrit pour lui demander de baisser les tensions dans le pays. Nous luis avions
demandé de respecter la Constitution, organiser les élections en temps et heures et
se préparer à une alternance démocratique et apaisée. Depuis, que de morts, que
de sang et de larmes versées, de familles endeuillées et déchirées, de victimes
innocentes sacrifiées pour une famille et un clan ? Que de chances envolées,
d’opportunités manquées de redonner à la Nation un élan vers un avenir meilleur
pour une poignée de partisans avides de conserver le pouvoir pour le pouvoir ?
Tout ceci montre que le président] ose ph Kabila, son gouvernement et ses partisans
ne veulent ni de la démocratie, ni de l’Etat de droit, ni de la réconciliation nationale
ni de la paix, ni des élections crédibles pour sortir du chaos dans lequel ils
précipitent chaque jour davantage la RDC.
C’est pourquoi, le G7 réitère son appel au Peuple congolais d’intensifier les
pressions pacifiques afin que toutes les mesures de décrispation politique et
d’assainissement de la CENI ainsi que de l’environnement électoral convenues
dans l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016, seule feuille de
route valable pour la tenue des élections libres, transparentes, inclusives et crédibles
en RDC, soient effectivement appliquées.
Nous continuerons ensemble main dans la main avec le peuple congolais à nous
dresser contre la dictature pour réclamer la libération sans condition des
prisonniers. politiques tel que d’Eugène Diomi, de jean Claude Muyambo, de
Franck Diongo, de Huit Mulongo, de tous les autres prisonniers politiques et
activistes des mouvements citoyens, la fin des poursuites judiciaires infondées
contre Moise Katumbi et Sindika Dokolo, le retour des opposants exilés,
injustement condamnés ou menacés d’arrestation à leur retour comme Mbusa
Nyamwisi et Floribert Anzuluni et tant d’autres, la libéralisation des espaces
médiatiques et la réouverture des médias, la fin du dédoublement des partis
politiques, le libre exercice des activités politiques par tous notamment le respect
du droit de manifestations pacifiques et la liberté des mouvements, la confirmation
par le chef de l’Etat qu’il ne briguera pas un troisième mandat comme l’exige la
constitution. Nous voulons la restructuration de la CENI telle que décidée dans
l’Accord de la Saint Sylvestre. Tels sont les préalables à la tenue d’élections
crédibles et transparentes qui assureront la paix et la stabilité de notre pays.
A cet effet, j’en appelle encore une fois, comme beaucoup d’autres l’ont fait avant
moi, à l’unité de l’opposition. Cette unité qui doit avoir comme socle les valeurs
républicaines, va se construire autour des actions communes. A cet effet, j’invite
tous les principaux leaders de l’opposition quels que soient les reproches que les uns et les autres se font, de transcender leurs états d’âme, les rancœurs, pour
privilégier l’intérêt général de notre nation.
Aussi, serait-il opportun qu’une rencontre entre ces leaders soit organisée dans les
meilleurs délais pour que les lignes de convergence sur l’unité d’action soient
établies.
Que vive la République Démocratique du Congo !
Je vous remercie
Kinshasa, le 28 janvier 2018
Pour le G7
Président en exercice
Pierre Lumbi Okongo