Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations-Unies affirme avoir recensé 20 000 nouvelles personnes arrivées à Adré, une petite ville tchadienne proche de la frontière, au cours de la seule semaine dernière. Ce qui fait jusqu’à présent, plus de 230 000 réfugiés et 38 000 rapatriés qui ont traversé le Tchad depuis le Soudan à compter du début du conflit en avril 2023.
Dans une note d’informations publiée mardi 11 juillet, l’agence humanitaire indique que les milliers de rescapés quittent le Darfour, théâtre des combats entre l’armée au pouvoir et les forces paramilitaires.
« Beaucoup d’entre elles arrivent blessées et racontent des histoires poignantes sur la violence à laquelle elles ont échappé », note le PAM, qui ajoute : « Les gens traversent la frontière en courant, blessés, effrayés, avec seulement leurs enfants dans les bras et les vêtements qu’ils portent sur le dos. Ils ont besoin de sécurité et d’aide humanitaire. »
Selon des rapports relayés par le PAM, les civils en fuite sont délibérément pris pour cible. La violence prend de plus en plus une dimension ethnique, regrette l’organisation. Dans le but de soulager les souffrances des déplacés, l’organisation humanitaire a alors mobilisé tout ce dont il dispose à la frontière pour soutenir ces nouveaux arrivants, a déclaré Pierre Honnorat, directeur du PAM au Tchad.
A part l’aide alimentaire dont des céréales, légumineuses, huile et sel ainsi que des compléments nutritionnels : « le PAM travaille avec les acteurs de la santé et le gouvernement local pour améliorer l’infrastructure sanitaire à la frontière entre le Tchad et le Soudan ».
Et jusqu’à présent, « le PAM a construit six unités temporaires, dont deux sont utilisées comme hôpital de fortune et pour la logistique médicale, et quatre comme points de transit pour les nouveaux réfugiés qui traversent le Tchad », écrit le PAM.
Pour le moment, les interventions du PAM au Soudan se focalisent sur l’assistance alimentaire et le soutien nutritionnel dans l’est, le nord, le sud et le centre du Darfour, avec plus de 420 000 personnes aidées, mais l’agence n’est actuellement pas en mesure d’opérer en toute sécurité dans l’ouest du Darfour, lit-on dans le communiqué.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu/journaldesnations.net