Interrogé l’an dernier par une députée sur une circulaire de 1981 ordonnant la fermeture des cafés durant ramadan, le ministère de l’Intérieur a répondu par un courrier ambigu, selon une copie datée de novembre ayant circulé ces derniers jours dans les médias tunisiens.
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Le ministère y justifie la fermeture des cafés par le risque de choquer les jeûneurs et de provoquer des attentats, tout en assurant qu’il n’y avait pas de poursuite contre les cafés ouvrant dans la discrétion ni contre ceux qui mangent en public.
Déplorant le « déni » du ministère de l’Intérieur sur les arrestations de non-jeûneurs, les organisations appellent les autorités « à faire cesser toutes les atteintes aux libertés individuelles ».
Les signataires dont la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, l’Association tunisienne des femmes démocrates et diverses associations de défense des minorités, ont déploré « à l’approche de ramadan, (…) l’augmentation des menaces contre la liberté de conscience, de religion, d’opinion et d’expression ».
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Dans cette lettre ouverte adressée au président Béji Caïd Essebsi, au Parlement, au chef du gouvernement Youssef Chahed ainsi qu’au pouvoir judiciaire, les organisations soulignent qu’elles sont prêtes à saisir la justice pour « faire respecter » ces libertés garanties par la Constitution de 2014.
Diverses autres associations ont également appelé au respect de la liberté de conscience.
Aucune loi n’interdit de manger ou boire en public en Tunisie durant le ramadan, mais face aux contrôles récurrents, cafés et restaurants ferment ou dissimulent leur vitrine durant la journée.
Sous le hashtag #fater, des non jeûneurs échangent sur les réseaux sociaux des informations sur les lieux qui restent ouverts.
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Le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion, Ahmed Shaheed, a loué le mois dernier la « vision progressiste » de la Tunisie tout en notant la persistance de « restrictions », citant notamment l’arrestation de non-jeûneurs durant le ramadan.
En juin dernier, cinq personnes avaient été condamnées à un mois de prison pour avoir mangé ou fumé en public en plein ramadan.
Avec AFP