Le rapport de « Resolve to save lives » présente les acquis de la RDC dans la lutte contre l’Ebola



L’initiative mondiale « Resolve to save lives » (Aider à sauver des vies) vient de publier son rapport annuel sur les épidémies d’Ebola qui ont affectées l’Afrique de l’ouest, en particulier la Guinée Conakry et aussi la République Démocratique du Congo, en Afrique centrale. Cette étude montre comment l’amélioration des systèmes et des compétences a permis au fil du temps de contenir deux épidémies d’Ebola, celles de 2014 à 2016 et de 2018 à 2020. Pour cette organisation, le progrès enregistré est le fruit des efforts soutenus des autorités de chaque pays conjointement avec l’Organisation mondiale de la santé ( OMS ) ont été mis en exergue.

Le rapport fait une présentation évolutive détaillée de la riposte de ces épidémies sous 3 axes à savoir: la présentation des symptômes, les difficultés dans la réponse et les progrès réalisés.

« Ici, le focus sur les stratégies adoptées par la RDC dans la mise en place d’une réponse efficace a attiré l’attention du journaldesnations.net. La RDC est présentée ici comme la bonne élève dans cette lutte contre l’épidémie d’Ebola ».



Dans son introduction, l’organisation « Resolve to save lives » reconnaît que bien qu’il y ait eu relativement peu d’épidémies d’Ebola depuis la découverte du virus en 1976, elles ont été dévastatrices, avec des taux de mortalité allant de 20 % à 90 %, souligne le rapport.

Épidémie ignorée

La première épidémie en Afrique de l’Ouest, a commencé en Guinée et s’est étendue au Libéria et à la Sierra Leone, ainsi qu’à sept autres pays, dont les États-Unis et l’Italie, entre 2014 et 2016. S’en est suivi une autre épidémie allant de 2018-2020. Des lacunes dans la détection et la réponse ont eu raison du nombre croissant des décès.  À la fin de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2016, environ 28 600 personnes avaient été infectées et 11 325 personnes étaient décédées. Au finish, les deux épidémies d’Ebola ont fait près de 14 000 morts.


Malgré le succès de la maîtrise de plusieurs épidémies d’Ebola antérieures, la République démocratique du Congo (RDC) a été entravée dès le début dans sa réponse en 2018. Cette épidémie s’est étalée durant deux ans sur 701 jours.

« Resolve to save lives » parle du conflit régional en cours dans le pays qui a entraîné l’effondrement du système de surveillance de la maladie comme principale cause de la propagation et de la durée de cette maladie qui a été déclarée terminée seulement en 2020. Les travailleurs de la santé étaient en grève en raison d’un différend sur le paiement des salaires en mai 2018. 

En conséquence, aucun cas suspect n’a été identifié et aucune alerte n’a été émise pendant deux mois. L’épidémie est devenue si importante qu’à son apogée, 171 travailleurs de la santé ont été infectés,  l’épidémie a causé environ 2 280 décès parmi 3 470 cas diagnostiqués.

Réponse efficace de la RDC

En 2021, l’épidémie d’Ebola de la souche Zaïre réapparaît en RDC. Mais, la situation a été maîtrisée rapidement grâce à l’expertise acquise pour contrer la maladie. « Les enseignements tirés de l’épidémie de 2018-2020 ont jeté les bases de la riposte bien plus réussie de 2021 », souligne le rapport. 

Bien qu’il ait fallu un mois au système de santé publique de la RDC pour identifier l’épidémie de 2021, c’était la moitié du temps qu’il avait fallu en 2018. L’épidémie d’Ebola de 2021 en RDC a été déclarée terminée le 16 décembre, trois mois et demi après sa déclaration, avec seulement 11 cas et neuf décès, comparativement à l’épidémie de Guinée qui a été déclarée terminée après six mois et 12 décès. 

Pendant et après l’épidémie de 2018-2020, la RDC a commencé à construire ses systèmes de surveillance, à former des traceurs de contact. Ainsi, au lendemain de la confirmation du nouveau cas d’Ebola en octobre 2021, la RDC avait déjà une expertise avérée dans la riposte. Le personnel de santé était formé à la surveillance , à la riposte et aussi recyclé aux mesures de Prévention et contrôle des Infections (PCI), qui protègent les patients et les agents de santé contre les infections évitables. A tel enseigne que lors de cette épidémie de 2021, pas un seul travailleur de la santé n’a été infecté.



Cette période a vu l’augmentation de la capacité de test locale, ce qui a permis une réduction du temps nécessaire pour tester les échantillons. Et, environ 1 800 échantillons de cas suspects et de contacts ont été testés pour Ebola.
Environ 22 000 alertes ont été émises par l’ensemble du système de santé, dont 98 % ont fait l’objet d’une enquête. Plus de 4,7 millions de personnes ont été dépistées aux points de contrôle établis.

Vaccin Ebola en RDC, avancée notoire

Pour la première fois en RDC, les autorités disposaient d’un vaccin entièrement sous licence dès le début de l’épidémie. Le vaccin Ebola a été testé et administré à titre expérimental pendant l’épidémie de 2014-2016 et s’est avéré à la fois sûr (ne causant que des effets secondaires légers) et efficace à 97,5 %.  Ce n’est qu’en février 2029 qu’il a été approuvé par les autorités réglementaires congolaises et mis à disposition pour être utilisé pendant l’épidémie de 2021. 

50%
En RDC, les vaccins ont été administrés avec succès et près de 2 000 personnes ont été vaccinées pendant l’épidémie, y compris les contacts des cas et les agents de santé de première ligne. Les infections chez les travailleurs de la santé ont été limitées et aucune des épidémies ne s’est propagée au-delà de la région.



Pour rappel, la maladie à virus Ebola est causée par un virus dont on pense qu’il provient des chauves-souris. Ces dernières années, les humains sont également devenus des réservoirs du virus, le propageant par les fluides corporels. 

Les premiers symptômes du virus à Ebola ressemblent souvent à ceux de la grippe, mais peuvent évoluer vers un dysfonctionnement hépatique et rénal et des saignements internes et externes.  

Soulignons que « Resolve to Save Lives » est une initiative mondiale de santé publique avec une mission : sauver des vies. Elle aide les gouvernements et la société civile à mettre en œuvre des stratégies évolutives et éprouvées et est déterminée à prévenir des millions de décès dus aux maladies cardiovasculaires et aux épidémies.

Christiane EKAMBO