Dans un communiqué que la Cour pénale internationale -CPI- a envoyé à la Rédaction de Journal des Nations, le president de cette cour plaide pour le soutien des États-Unis et son adhésion au statut de Rome.
Lors de son adresse à la réunion annuelle de la Société américaine de droit international (American Society of International Law) à Washington D.C., le 29 mars 2019, le Président de la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour »), le juge Chile Eboe-Osuji, a appelé les dirigeants américains à soutenir la CPI et les États-Unis à adhérer au traité fondateur de la Cour, le Statut de Rome.
Dans son discours intitulé « Un hommage à Robert H Jackson – Rappel des contributions de l’Amérique à la justice pénale internationale », le Président Eboe-Osuji a décrit le rôle déterminant joué par les États-Unis dans le développement des institutions de justice pénale internationale, du Tribunal militaire international de Nuremberg à la création de la Cour pénale internationale par l’adoption du Statut de Rome en 1998.
Les États-Unis, dont le juge de la Cour suprême des États-Unis Robert H Jackson a guidé les efforts, ont joué un rôle déterminant en veillant à ce que les criminels de guerre nazis soient jugés par un tribunal après la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis ont continué à apporter des contributions décisives afin que les principes fondamentaux du processus de Nuremberg soient largement reconnus par la communauté internationale sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies et à ce qu’ils constituent des éléments essentiels du travail préparatoire du premier projet du Statut de Rome, des décennies plus tard.
Le Président Eboe-Osuji a ensuite expliqué comment les Etats-Unis et les juristes américains avaient contribué à la création et au fonctionnement de tribunaux pénaux internationaux tels que ceux du Rwanda, de l’ex-Yougoslavie et de la Sierra Leone et comment la délégation américaine avait joué un rôle très actif et important dans le processus de rédaction du Statut de Rome de la CPI. « Il n’est pas possible d’éviter le fait que l’Amérique, plus que la plupart des autres, a beaucoup fait, dans l’histoire récente de notre monde, pour avancer la cause de la justice pénale internationale dans le cadre d’un effort conjoint avec d’autres nations », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, le Président de la CPI a appelé les États-Unis à « se joindre à ses plus proches alliés et amis à la table du Statut de Rome »et, entre temps, à soutenir la Cour « dont les valeurs et les objectifs sont tout à fait compatibles avec les meilleurs instincts de l’Amérique et ses valeurs ». «Les victimes passées, présentes et à venir de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre en ont besoin. Et c’est avec tout le sens de la responsabilité que j’appelle directement les dirigeants des États-Unis à apporter ce soutien à la CPI », a déclaré le Président Eboe-Osuji.
Lors de son séjour à Washington, le Président Eboe-Osuji a également assisté à la cérémonie du Prix Anne Frank 2019, qui a été décerné à Ben Ferencz, ancien Procureur de Nuremberg et défenseur de longue date de la justice pénale internationale, avec un Prix de reconnaissance spéciale remis au Centre de justice et de responsabilité pour la Syrie. Le Président Eboe-Osuji a rendu un hommage particulier à M. Ferencz dans ses remarques prononcées lors d’un dîner organisé à l’occasion de la remise du prix.
Journal des Nations