Des agents de l’antenne du Programme Démobilisation Désarmement Réinsertion Communautaire et Sensibilisation (PDDRCS) Lubero-Butembo durcissent leur mouvement de grève déclenché depuis lundi 22 juillet 2024. Les grévistes, une trentaine réclament 22 mois d’arriérés des salaires, c’est-à-dire la somme qui couvre la période allant du début du programme jusqu’à ce jour dans cette partie du Nord-Kivu, une province instable en raison de l’activisme des groupes armés notamment l’ADF et le M23 sous l’appui de l’armée rwandaise.
Au siège du Programme implanté dans la ville de Butembo, les agents sont assis autour du feu allumé dans la cour de l’enclos pour exprimer leur ras-le-bol.
Aux côtés des portes de bureaux fermés, les manifestants estimés à une trentaine haussent le ton à travers des messages placardés à des murs : « PDDRCS, 22 mois de travail, 22 mois sans salaire, 22 mois de souffrance », « Trop c’est trop, où est notre salaire? », « Lubero-Butembo, les agents du PDDRDCS sacrifiés par sa hiérarchie ».
Au cours de la protestation pacifique, ils affirment avoir décidé de revendiquer leurs droits à cause des promesses mensongères des autorités du programme chapeauté par le chef de l’Etat, explique le chef du PDDRCS dans une partie du Grand Nord Nord-Kivu.
« Nous avons commencé nos revendications en mai 2023, et nous avons toujours l’habitude d’écouter nos chefs. Pour preuve, nous avons continué de travailler. Nous avons ouvert un centre de cantonnement à Kirumba-Kasando où nous avons rassemblé des centaines d’ex-combattants. Aussi, nous avons pu sensibiliser certaines associations qui ont d’ailleurs adhéré au message du chef de l’Etat sur la pacification », déclare Mumbere Mugheni Amini qui donne un bref aperçu sur les activités menées.
A cet effet, les grévistes n’exigent rien que la paie des mois de dur labeur faute de quoi des grandes actions seront d’ici là lancées.
« Nous avons compris que nous sommes délaissés. C’est pour cette raison que nous voulons que les agents du PDDRCS soient payés en totalité. Rien que le salaire », insiste M. Mugheni.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net