À travers un communiqué publié jeudi 4 octobre 2018, la Croix-Rouge déplore les attaques contre ses trois volontaires le mardi 2 octobre en ville de Butembo au Nord-Kivu. Ces derniers ont été agressés alors qu’ils voulaient procéder à un enterrement digne et sécurisé d’une dame morte de la maladie à virus Ebola déclarée au Nord-Kivu depuis le mois d’août et qui a déjà fait une centaine de morts.
D’après cette organisation humanitaire, depuis le début de la flambée d’Ebola dans cette partie de la RD-Congo, les équipes de la Croix-Rouge ont été victimes d’actes de violence et d’agression de la part de communautés opposées à des protocoles d’enterrement digne et sécurisé.
En septembre dernier, un volontaire de la Croix-Rouge a été blessé lorsque des personnes ont lancé des pierres sur un véhicule transportant une équipe d’enterrement sécurisé. Toutefois, l’attaque de mardi qui a fait deux victimes a été le cas de résistance communautaire le plus violent à ce jour, scrute l’ONG, qui note que les blessés poursuivent déjà les soins médicaux.
«Cela est un rappel terrible des dangers auxquels font face ces équipes de volontaires qui effectuent des enterrements sécurisés. Alors que nous dénonçons catégoriquement l’attaque contre nos collègues, nous comprenons la peur et la frustration que ressentent de nombreuses communautés du Nord-Kivu. La population a peur et beaucoup de rumeurs circulent, contribuant ainsi au renforcement du sentiment de peur et de méfiance »,a indiqué le Dr Fatoumata Nafo-Traoré, Directrice régionale de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge -FICR- pour l’Afrique.
Dans ce même document, Grégoire Mateso Mbuta, président de la Croix-Rouge de la RDC a appelé les habitants des zones touchées par cette épidémie à collaborer avec les personnels sanitaires afin de la contenir.
«Nous appelons les communautés du Nord-Kivu à coopérer avec les volontaires et les agents de santé qui donnent de leur temps pour s’assurer que les communautés sont protégées de l’épidémie d’Ebola. Les volontaires locaux sont essentiels pour freiner la propagation de la maladie».
Toutefois, c’est la Croix-Rouge qui a fait qu’une équipe de plus de 180 volontaires spécialement formés puissent effectuer 162 enterrements dignes et sécurisés dans le Nord-Kivu.
Pour rappel, deux membres de la Croix-Rouge issus du service d’Enterrement Digne et Securisé ont été sérieusement tabassés par un groupe de gangs. Le fait s’est produit l’après-midi de mardi 2 octobre alors que ces agents humanitaires voulaient procéder à l’inhumation d’une dame morte d’Ebola à Butembo, au cimetière de Ngese, à l’Est de la ville, dans municipalité de Bulengera.
Notre source ajoute que lors de cette controverse, un centre de santé et un véhicule de cette même organisation humanitaire ont été saccagés par ces agresseurs.
Djiress BALOKI depuis Butembo