Nord-Kivu : le Collectif des Femmes Journalistes identifie des défis liés à la santé sexuelle à Butembo, Beni, et Vuhovi

En RDC, ‘’la non vulgarisation des droits sexuels’’ reste parmi les facteurs majeurs favorisant la multiplicité des cas de violences sexuelles.  C’est un des défis ressortis lors de l’atelier d’analyse de la situation des droits à la santé sexuelle et reproductive en zone de sante de Butembo, Beni et Vuhovi organisé mercredi 27 septembre par le Collectif des Femmes Journalistes (CFJ) dans la ville de Butembo, au Nord-Kivu.

L’activité a été tenue à l’intention des femmes enceintes, des déplacées de guerre, des organisations et représentants des structures de jeunes. A l’unanimité, le constat a été amer au cours des échanges.

« C’est par exemple le droit à l’information. En fait, les adolescentes et adolescents n’ont pas l’accès facile à l’information sur la santé sexuelle. Ils se fient à l’éducation diffuse et donc les parents peinent à parler de la sexualité à leurs enfants. Les enfants apprennent beaucoup dans la rue. La sexualité est considérée comme un sujet tabou dans nos familles. C’est un grand défi », a déclaré Gentille Mugheni, coordonnatrice du projet au sein du CFJ.  

Un autre obstacle soulevé : ‘’la multiplicité de maisons de tolérance qui accentue les violences sexuelles’’. Localement appelées « QG », ces maisons bien identifiées, d’ailleurs fréquentées par certaines autorités, exploitent des jeunes filles sexuellement.

« Le client, peu importe son âge, arrive. S’il est intéressé par ma beauté, ma taille, là, je fixe le prix, selon qu’il s’agit de l’usage du préservatif ou non. Et je vis de ça », nous a chuchoté Esther, 20 ans rencontré au centre commercial de Butembo, le soir de mercredi 27 septembre 2023.

Pour le CFJ : « le gouvernement doit agir par rapport à ces maisons de tolérances ». Et ‘’d’autres défis seront rédigés dans notre document de plaidoyer que nous allons adresser aux autorités à différents niveaux’’, explique Mme Gentilles Mugeni.

Ces activités rentrent dans le cadre du projet : « Rapprocher la santé sexuelle et reproductive aux populations vulnérables en mettant l’accent sur les adolescentes et les femmes déplacées survivantes des violences sexuelles et sexistes » exécuté dans les zones de santé de Butembo, Beni et Vuhovi ».

Djiress Baloki