Cela n’arrive pas tous les jours, mais un grand pas vient d’être franchi dans la lutte contre l’impunité en RD-Congo. La Cour militaire du Sud-Kivu dans l’affaire des enlèvements et viols de 38 enfants, a condamné mercredi 13 décembre dernier, le député provincial, Frédéric Batumike et 11 autres personnes à perpétuité pour crimes contre l’humanité par viol et par meurtre. La Cour a par ailleurs accordé des réparations aux victimes. Frédéric Batumike avait été arrêté en juin 2016 ainsi que 74 autres personnes.
Ils étaient détenus et poursuivis pour « crime contre l’humanité par viol et par meurtre, participation à un mouvement insurrectionnel appartenant à la milice Djeshi ya yezu ou Armée de Jésus, dirigée par le député provincial de sud-kivu Frédéric Batumike. Ce procès sans précédent qui s’est tenu à Kavumu et la décision rendue est une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité des violences sexuelles en RD-Congo.
Par cette décision, la Cour militaire et, à travers elle, la justice RD-congolaise rappelle que personne n’est au-dessus de la loi, quel que soit son statut. Bien qu’elle soit susceptible d’appel, cette décision est un signe encourageant pour les nombreuses victimes de violences sexuelles et autres violations graves des droits de l’homme, dont les auteurs restent souvent impunis.
« J’exhorte les autorités congolaises à poursuivre leurs efforts afin que tous les auteurs de violations des droits de l’homme, du droit international humanitaire et d’autres crimes graves soient traduits devant les juridictions compétentes, indépendamment de leur statut », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire des Nations Unies en RD-Congo et Chef de la MONUSCO général, Maman Sidikou.
La tenue de cette audience est le résultat de l’effort collectif et persistant de la Représentante personnelle du chef de l’Etat RD-Congolais en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, des défenseurs des droits de l’homme, et de différents acteurs engagés dans la lutte contre l’impunité.
La MONUSCO, avec ses partenaires de la justice congolaise et internationale s’est engagée, depuis 2014, pour l’ouverture d’enquêtes, la protection des victimes et des témoins ainsi que l’appui logistique et sécuritaire ayant permis aux autorités judiciaires de mener les investigations et organiser un procès équitable dans la cité de Kavumu.
Christiane EKAMBO