RDC : 25 166 victimes de violences sexuelles recensées et soignées en 2023 par MSF

En République Démocratique du Congo, Médecins Sans Frontières (MSF) a publié lundi 25 novembre 2024 son rapport annuel chiffré portant sur les victimes de violences sexuelles. En collaboration avec le Ministère de la Santé, l’ONG médicale humanitaire affirme avoir soigné 25 166 victimes en 2023. « Cela représente plus de 2 victimes prises en charge par heure », révèle MSF.

Selon le document exploité par journaldesnations.net, Médecins Sans Frontières liste des hommes armés parmi les principaux auteurs des violences sexuelles. 91 % des victimes sont des femmes et des jeunes filles déplacées de guerre vivant au Nord-Kivu, une des provinces de l’Est secouée par des violences armées et des confits entraînant des déplacements des centaines de milliers de civils.

« C’est précisément dans les sites de déplacés autour de Goma, qui n’ont cessé de grossir au cours de l’année 2023, que l’écrasante majorité des victimes (17.829) ont été prises en charge avec l’appui de MSF », lit-on dans le rapport.

D’après les témoignages des patientes, les deux tiers d’entre-elles ont été agressées sous la menace d’une arme.

« Ces agressions ont eu lieu dans les sites mêmes, mais également à proximité de ceux-ci, lorsque les femmes et les filles qui représentent 98% des victimes soignées par MSF en RDC en 2023 sortent pour aller récolter du bois, de l’eau ou se rendent dans des champs », explique Christopher Mambula, responsable des programmes de MSF pour la RDC.

Au vu de l’escalade de l’exploitation sexuelle au pays, Médecins Sans Frontières formule plusieurs recommandations. C’est notamment à : « toutes les parties au conflit à garantir le respect du droit international humanitaire, notamment l’interdiction absolue de commettre des actes de violences sexuelles, mais aussi, le respect de la nature civile des sites de déplacés ».

Et d’insister : « La protection des civils pris en étau par les combats doit être une priorité. L’appel à protéger les civils des abus est également adressé aux personnes impliquées dans les programmes humanitaires ».

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu

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