RDC : la communauté humanitaire alerte sur l’augmentation des victimes des violences armées au Nord-Kivu et en Ituri

La Communauté humanitaire en République Démocratique du Congo hausse le ton face à la flambée des violences armées dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Au cours des cinq premiers mois de cette année, plus de 470 personnes ont été tuées en l’Ituri dans des violents incidents contre les populations civiles notamment dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa.

La situation est similaire dans le Nord-Kivu. Outre les civils tombés les mois passés, au moins 57 autres personnes ont péri du 3 au 8 juin dernier lors d’attaques perpétrées par les Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni.

Ces chiffres sont contenus dans le communiqué de presse de la coordination humanitaire signé par M. Bruno Lemarquis et parvenu à Journaldesnations.net mardi 11 juin. Dans ses lignes, le document condamne avec véhémence le nombre accru des victimes en raison des violences perpétrées par des acteurs armés.

« Si cette violence persiste, elle risque d’aggraver encore davantage la situation humanitaire déjà précaire dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où plus de 900 000 personnes nouvellement déplacées ont été enregistrées entre janvier et avril 2024, portant le nombre total de déplacés dans ces trois provinces à plus de 5,6 millions, pour un total de 7,3 million dans le pays », a déclaré M. Lemarquis.

Par ailleurs, la communauté humanitaire déplore la poursuite des affrontements et l’intensification des violences contre les civils. C’est le cas de la crise du M23 à l’origine de nombreuses victimes, depuis la reprise des affrontements en février 2024 au Nord-Kivu. Le cas le plus récent est celui de l’intensité des combats aux abords de Kanyabayonga, agglomération située près du parc national des Virunga.

Une situation qui a affecté aujourd’hui plus de 45 000 personnes déplacées depuis la deuxième quinzaine de mai. Ce qui n’épargne pas la province du Sud-Kivu où « le nombre de personnes fuyant la violence liée à la crise du M23 ne cesse d’augmenter, notamment dans le territoire de Kalehe », lit-on dans le document.

Au vu de l’expansion des combats vers des zones considérées comme refuges pour les populations déplacées oblige ces dernières et leurs hôtes à des mouvements incessants qui les fragilisent en permanence. C’est dans ce contexte que M. Lemarquis lance ce message.

« J’appelle tous les groupes armés et leurs soutiens à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, en protégeant les civils, en garantissant un accès humanitaire sans entrave, et en permettant aux opérations humanitaires de se dérouler afin que les organisations puissent apporter une assistance vitale aux populations dans le besoin. J’encourage également le gouvernement de la RDC et la SAMIDRC à augmenter la coordination avec les acteurs humanitaires pour prévenir tout risque d’incident contre les partenaires et assurer une meilleure protection des civils », a exhorté M. Lemarquis.

La communauté humanitaire réaffirme son engagement à faire tout son possible pour mobiliser l’assistance nécessaire pour soutenir les populations affectées par cette crise. Cependant, il est urgent de mobiliser des ressources supplémentaires. À ce jour, le plan de réponse humanitaire 2024 n’est financé qu’à 23%, avec seulement 590 millions de dollars USD reçus sur les 2,6 milliards USD requis.

Djiress BALOKI/Nord-Kivu/ journaldesnations.net