Laurent Cardinal Monsengwo Pasinya semble toujours réactif et sensible. Au cours du point de presse de ce mardi 23 janvier 2018 en la curie épiscopale du centre Lindonge à Kinshasa, l’archevêque de Kinshasa entouré de ses 3 évêques auxiliaires, a dénoncé et condamné de nouveau la répression violente et sanglante de la marche pacifique des chrétiens de ce 21 janvier dernier par les forces de l’ordre en RDC.
« Déjà la veille, le 20 janvier, en pleine journée, des barrières ont été érigées pour fouiller les véhicules et vérifier les identités des passagers. Sommes-nous dans une prison à ciel ouvert ? Comment peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, jeunes et vieux scandant des cantiques religieux, munis des bibles, chapelets, crucifix ? Que veut-on au juste ? Le pouvoir pour le pouvoir ou bien le pouvoir pour le développement intégral du peuple, dans la paix, la justice et la vérité. Nous voulons que règne la force de la loi et non la loi de la force. » a soutenu le Cardinal archevêque.
L’equipe des prélats ne s’est pas empêché de s’incliner, avec l’ensemble du peuple, devant la mémoire des frères et sœurs, autres martyrs de la Saint-Sylvestre, tombés lors de cette marche. Ce, avant de saluer la bravoure de ces derniers. Ils les ont ensuites recommandés à Dieu, le Père de miséricorde en vue leur salut éternel.
L’archevêque métropolitain a recommandé aux chrétiens catholiques de ne pas céder à la violence, de rester inébranlables dans la Foi, d’agir toujours par amour du prochain et de vivre dans l’Espérance joyeuse que le Seigneur ne nous abandonnera pas.
En outre, le pasteur de l’Église catholique de la capitale a , mort dans l’âme, souligné que « comme le 31 décembre 2017, des chrétiens de certaines paroisses ont été empêchés de prier, plusieurs autres ont été interdits de sortir de l’enclos de leurs paroisses par des policiers et militaires plus qu’armés comme s’ils étaient dans un champ de bataille », renchérit le Cardinal. Ceux qui ont prié et ont pu marcher, a poursuivi le prélat, ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène, des grenades assourdissantes et des encerclements, des balles réelles, des balles en caoutchouc.
« Nous avons encore compté des morts, des blessés, des arrestations des prêtres, des religieuses et de plusieurs laïcs, des vols, des extorsions des biens des citoyens. Alors que le chef de la police avait annoncé la consigne selon laquelle il n’y aurait aucun mort (zéro décès !), que les droits seront respectés. Que nenni ! »
Le dimanche 21 janvier 2018, à l’appel du Comité Laïc de Coordination, CLC, les chrétiens catholiques, des fidèles d’autres confessions religieuses et tous les hommes épris de justice et de paix ont voulu marcher pacifiquement pour réclamer encore une fois l’application de la l’Accord politique global et inclusif de la Saint-Sylvestre 2016, a rappelé Laurent Cardinal Monsengwo Pasinya.
Blaise PUALA