Environ une centaine des femmes congolaises ont pris part à la 67ème Session de la Commission de la Condition de la femme (CSW67). C’est Gisèle Ndaya Luseba qui a conduit la délégation de la République Démocratique du Congo à ces assises à New-York, au siège de l’organisation des Nations-Unies. A New-York, la ministre du Genre, Famille et Enfant (GFE) a porté la voix de la République Démocratique du Congo. Le mercredi 15 mars des femmes leaders de la RDC ont participé à l’événement parallèle intitulé: « Education numérique égalitaire pour la paix et l’autonomisation des femmes et des filles en RDC ».
Sous la modération de Victoria Liolocha Lieta de la mission permanente à New-York, cet événement, véritable moment de dialogue avec le monde, a connu quatre interventions axées sur la situation et les problèmes que connait la femme congolaise dans son quotidien.
Dans son mot introductif, Gisèle Ndaya a rapporté que plus de 170.000 personnes sont déplacées de leurs milieux naturels et contraints de vivre dans une précarité quasi indescriptible à cause de l’agression des rebelles du M23.
« La barbarie sauvage de nos agresseurs le Rwanda, sous couvert du M23, a un impact négatif majeur sur la population civile particulièrement les femmes et les enfants. Ces terroristes tuent et violent nos concitoyens. A cause de l’insécurité dans mon pays, le corps des femmes est devenu un véritable champ de bataille, et le viol est utilisé comme une arme de guerre. Le relèvement de ces défis exige plus de solidarité du monde aux femmes congolaises afin d’éradiquer définitivement l’insécurité, restaurer une paix durable et assurer la stabilité à l’Est de la RDC », a déclaré la ministre du Genre, Famille et Enfant.
La Ministre du Genre, Famille et Enfant a lancé un appel pathétique à l’Action et à la Solidarité des femmes du monde entier pour « faire taire les armes en RDC, car le sang a trop coulé ». « Trop c’est trop », a indiqué Gisèle Ndaya en présence de la représentation de l’ONU- Femmes, de la SADC ainsi que du représentant de la mission permanente de la RDC aux Nations Unies, l’ambassadeur Georges Nzongola Ntalaja.
Solidarité pour la paix en RDC
Intervenant sur le thème : « Mobiliser les femmes dans la construction de la paix pour une éducation numérique égalitaire », Marie-Louise Mwange, ministre honoraire du genre a présenté la Déclaration des femmes et jeunes femmes congolaises pour la paix en RDC.
Cette déclaration stipule que c’est une priorité essentielle de faire taire les armes en s’engageant à des efforts coordonnés en union et en solidarité avec nos sœurs, mères, filles, tantes et grand-mères qui souffrent dans toutes les provinces touchées par des conflits internes et les attaques venant de l’extérieur subies par la RDC.
Pour Louise Mwange également Coordinatrice nationale AWLN/RDC et présidente des chapitres de AWLN/Afrique la 67ème de la session de la Commission de la femme est l’occasion de voir des femmes incroyables se rassembler au premier plan de l’agenda international.
Abondant sur le thème : « L’éducation numérique égalitaire en République Démocratique du Congo : gage de l’autonomisation de la femme », Thérèse Olenga, ministre provinciale honoraire, de la Ville de Kinshasa a fait savoir que les inégalités croissantes deviennent de plus en plus évidentes dans le cadre des compétences numériques et de l’accès aux technologies.
Pour elle, les femmes sont laissées pour compte en raison de cette fracture numérique entre les sexes. Au cours de son exposé, Thérèse Olenga a souligné que le rapport de l’enquête de l’Institut National des Statistiques congolais 1,2,3 de 2016 : 29% des femmes contre 43,6% d’hommes possèdent le téléphone portable ; tandis que 6,4 % des femmes et 12,3% d’hommes utilisent l’ordinateur.
« En dépit de ce faible taux d’utilisation, il convient de relever que certains hommes et femmes de la RDC se sont distingués dans le secteur du numérique et mettent leur savoir à la disposition du pays et d’autres nations du monde. A titre d’exemple, le roulage-robot qui règle la circulation des automobiles et des piétons dans les grandes artères des villes de la RDC et actuellement dans quelques pays de la sous-région, est le fruit du génie de la femme congolaise », a soutenu Thérèse Olenga.
Paneliste à son tour, Esther Kamwanya, secrétaire générale au genre, famille et enfant, a déroulé sa pensée autour de la thématique : « Mobiliser le monde pour mettre fin à toutes les formes de discriminations et de violences contre les femmes et fille : accès égalitaire à l’éducation numérique des femmes et filles en RDC ».
Elle a souligné que la femme congolaise demeure très préoccupée par l’ampleur, la diversité et les conséquences des violences sexuelles et violences basées sur le Genre liées aux conflits.
« En effet, ces types de violences, quels qu’en soient leurs auteurs, continuent malheureusement de se commettre dans les poches de tensions encore actives en République Démocratique du Congo. Par conséquent, elles empêchent les femmes et les filles de mon pays de participer de manière efficace à sa reconstruction et son développement », a fait savoir la SG du genre.
En signe de solidarité et de deuil pour toutes les femmes victimes des violences suite à l’agression rwandaise à l’est de la RDC, les congolaises participantes à l’événement parallèle ont porté de bandeau blanc autour de la tête avec l’inscription « La Paix ».
Débutées le 6 mars, les assises de la 67ème session de la commission de la condition de la femme se sont clôturées le 17 mars avec des multiples recommandations pour améliorer l’apport de la femme au développment à traver le numérique.
Christiane EKAMBO ( Envoyée Spéciale à New-York)