L’équipe d’experts internationaux des Nations Unies sur la situation au Kasaï présidée par le sénégalais Bacre Waly Ndiaye vient de conclure une visite de dix jours en RD-Congo, visite qui l’a notamment conduite au Kasaï. Cette première visite effectuée avec deux autres experts, Fatimata M’baye de la Mauritanie et Luc Côté du Canada, avait pour objectif de collecter auprès des acteurs, victimes et témoins, des informations sur les tragiques événements qui ont secoué la région du Kasaï depuis août 2016 et qui ont fait de nombreux morts et déplacés. Toutes les révélations et divulgations des résultats de ces enquêtes ne seront présentées qu’au mois de juin 2018, lors de la 38e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui se tiendra du 18 juin au 6 juillet 2018 à Genève. Ce rapport sera couplé avec les conclusions des deux prochaines missions prévues dans la région du Kasaï au courant du premier semestre 2018. Ce premier travail de terrain a été fait en collaboration avec des professionnels des droits de l’homme, basés à Kananga en vue de faire la lumière sur ces événements et de communiquer ses conclusions aux autorités judiciaires de la RD-Congo, afin que les auteurs de crimes soient traduits devant la justice. L’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï a été nommée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies par la résolution 35/33 du 23 juin 2017. Ce dernier avait en effet exprimé ses profondes préoccupations suite à la vague de violence et les graves violations des droits de l’homme commises dans la région. Au nombre de ces abus, le Conseil des droits de l’homme avait notamment relevé l’enrôlement et l’utilisation d’enfants soldats, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, les viols et autres formes de violences sexuelles, les cas de torture, de traitements inhumains et la destruction de maisons, écoles, lieux de culte et infrastructures publiques.
Christiane MUNOKI EKAMBO