Uhuru Kenyatta investi président d’un Kenya divisé


Le président kényan, Uhuru Kenyatta, la main posée sur la Bible, a prêté serment mardi pour un second mandat. Le même jour, l’opposition a annoncé que son chef de file Raila Odinga, « président légitime », prêterait également serment.
Le président du Kenya Uhuru Kenyatta a été investi, mardi 28 novembre, pour un second et, selon la Constitution, dernier mandat à la tête de son pays divisé, comme en témoigne la démonstration de force au même moment de la police face à des opposants qui voulaient organiser leur propre rassemblement.
Réélu à la présidentielle d’octobre, boycottée par l’opposition, Uhuru Kenyatta a prêté serment sous les vivats des 60 000 personnes rassemblées dans le stade de Kasarani, dans le nord-est de la capitale Nairobi, promettant notamment son « allégeance à la République du Kenya ».
>> À voir : Kenyatta vainqueur par K.O. au Kenya
Quelques heures plus tard, son principal opposant, Raila Odinga, a assuré qu’il prêterait également serment, le 12 décembre, en tant que « président légitime ». Le chef de file de l’opposition s’adressait ainsi à quelques centaines de partisans rassemblés dans une rue du sud-est de Nairobi.
En dépit du faste de la prestation de serment de Uhuru Kenyatta, illustrée par la présence d’une la fanfare militaire et la présence de 13 chefs d’État, principalement africains, dans ce stade bondé, cet imbroglio montre que le Kenya n’en a pas totalement terminé avec une saga électorale marquée notamment par l’invalidation en justice de la présidentielle du 8 août, mais le pays sort meurtri de cet exercice démocratique, qui lui a rappelé ses profondes fractures ethniques, géographiques et sociales.
L’opposition promet une campagne de désobéissance civile
Sur fond de déploiement sécuritaire important dans Nairobi, la police avait bouclé mardi un terrain du sud-est de la ville où l’opposition entendait se rassembler. À coups de gaz lacrymogènes et de tirs de semonce, les forces de l’ordre ont joué au chat et à la souris avec des groupes de partisans de l’opposant Raila Odinga, environ 200 au total, qui tentaient de se rendre sur les lieux, selon un journaliste de l’AFP. Il semble donc que l’opposition ait réussi à se rassembler.
Le chaos a également été au rendez-vous autour du stade de Kasarani, où la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des partisans du président qui tentaient de pénétrer dans le stade déjà rempli. Ces échauffourées ont fait plusieurs blessés.
Depuis plusieurs semaines, l’opposition répète ne pas reconnaître la victoire de Uhuru Kenyatta et a promis de poursuivre une campagne de « désobéissance civile » suivie jusqu’à présent de manière inégale par ses partisans.
Avec AFP et Reuters

Laisser un commentaire