Dans sa réplique mardi 12 décembre au Sénat, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur de la RDC, Emmanuel Ramazani, estime que ne pas examiner le projet de la loi électorale signifie approuver un nouveau report des élections. Il a par la même occasion, appelé les sénateurs à discuter avec l’Assemblée nationale sur des dispositions «qui énervent.»
«Il ne faudrait pas que la CENI [Commission électorale nationale indépendante] dise qu’il n’y a pas eu élections parce qu’il n’y a pas de lois. Nous ne devons pas continuellement à flouer le peuple en reportant les élections prévues en 2018, en bloquant une loi si simple», a interpellé Emmanuel Ramazani.
Le Sénat de la RDC a déclaré recevable le projet de loi électorale, déjà adopté à l’Assemblée nationale. Trois points ne font pas l’unanimité au sein de la classe politique congolaise. Il s’agit de la question du seuil d’éligibilité, de la caution à payer pour se présenter aux élections et de la machine à voter, jamais utilisée dans une élection en RDC jusque-là.
Pour Emmanuel Ramazani, la question du seuil devra être traitée par les parlementaires.
«Le gouvernement a parlé du seuil à 3% au niveau de la circonscription. L’Assemblée nationale a adopté ce texte avec un seuil de 1% au niveau national. La balle est dans votre camp. Si le seuil n’est pas intéressant discutez avec les déuptés», a réagi le ministre aux multiples demandes de sénateurs de rejeter ou géler ce texte. Pour lui, le Sénat devrait donc s’assumer en toute responsabilité pour rendre ce texte potable.
«Si vous trouvez qu’il y a des dispositions prévue par la chambre sœur et qui énervent les honorables sénateurs, il faut les enlever en commissions. Revoir le taux de caution à la baisse comme vous l’avez proposé ici, faites-le. Comment on peut aller aux élections avec une machine à voter, il faut dire ça aux députés et non pas renvoyer ce texte au mois de mars, c’est dangereux», a poursuivi Emmanuel Ramazani, qui pense que le reste devra faire l’objet des contacts d’une chambre à l’autre.
Par ailleurs, au cours de la même plénière, le Sénat a aussi adopté la loi organique sur le Conseil national de suivi de l’accord de la Saint Sylvestre (CNSA).