Des motos-taxis jouent, actuellement, un rôle important dans le secteur économique dans la ville commerciale de Butembo, Nord-Kivu, dans la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ici, le recours à cet engin à deux soit trois roues dans le transport s’est considérablement développé. Un métier de tous les âges à la recherche du lucre. Aujourd’hui, nous vous relatons le parcours d’un homme qui a fondé sa fortune grâce à la moto.
Dans ce reportage, il préfère que nous utilisions le sobriquet « MBAYA », un buc chez les Nande, tribu majoritaire dans cette partie du pays. Un qualificatif mérité à cause de son courage au sein de son parking situé au centre commercial. Il exerce le transport en commun depuis 2012, deux ans après avoir obtenu son diplôme du secondaire en agronomie dans une école catholique de la place.
Pendant les années de chômage, Monsieur Mbaya postulait à n’importe quelle offre d’emploi dans diverses organisations locales avec espoir d’être embauché. Hélas, cela n’a pas abouti, raconte-il.
« Après le secondaire, on nous a appris comment rédiger les demandes d’emploi. Je le faisais correctement, mais pendant les deux ans, je n’avais jamais été appelé. Un certain jeudi vers 2012, un ami est venu m’intéresser à propos de la profession de taximan, hésitant, j’ai tout de même accepté. Aujourd’hui, je ne le regrette pas », témoigne l’homme d’une trentaine d’années sous une apparence apaisée.
Métier négligé mais racine d’une fortune pour les uns
Sourire au coin des lèvres, assis sur sa moto en attente d’une cliente au marché central, Mbaya est pressé pour nous révéler des avantages liés à son activité de mototaxi.
« Grâce à une bonne politique de gestion de ses recettes, il a acheté sa propre moto de plus de 1000 dollars américains, une parcelle où il a construit une belle maison, à la satisfaction de sa famille biologique. Aujourd’hui, il est marié et père de famille. Des réalisations qu’il lie au proverbe
« Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens »
« J’ai une femme et un enfant. Nous sommes heureux et riche même si ce métier est négligé. Je t’assure que nous gagnons beaucoup d’argent. C’est question d’être sérieux et courageux sur le terrain. Que les autres chômeurs nous emboîtent les pas », sensibilise ce conducteur de mototaxi.
A Butembo, l’une des grandes villes commerciales du pays, des milliers des jeunes et vieux sont dans le secteur du transport en commun utilisant des motos. Ils sont regroupés dans des associations membres de la société civile pour la plupart. Au monde entier, la date du 21 juin est dédiée à la moto. Son objectif est de sensibiliser les motards à une pratique plus responsable de cet engin.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net