Les ambassadeurs du Canada, Sénégal, Pays-Bas et la délégation de la CPI visitent les victimes bénéficiaires du Fonds de réparation en Ituri



Le Fonds au profit des victimes de la Cour Pénale Internationale (CPI) ensemble avec les ambassadeurs du Canada, du Sénégal et des Pays-Bas ont effectué du 31 octobre au 4 novembre 2022, une mission d’évaluation des activités du programme du Fonds dans la province de l’Ituri, à l’est de la République Démocratique du Congo ( RDC). La délégation a été reçue par le Gouverneur de l’Ituri, l’Archevêque de l’Ituri et le Chef de la MONUSCO en Ituri.

Au cours de cette mission, la délégation a palpé du doigt les programmes de justice réparatrice du Fonds mis en œuvre en RDC. La mission a bénéficié du soutien du bureau extérieur de la Cour pénale internationale ainsi que de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo ( MONUSCO), note un communiqué de la CPI parvenu à journaldesnations.net.

Les objectifs de la visite étaient de comprendre l’impact à long terme du conflit, de pouvoir échanger avec les bénéficiaires et les communautés affectées et d’examiner les résultats de la mise en œuvre des programmes du Fonds en RDC.

Au cours de leur mission, les délégués participants ont eu l’occasion d’échanger directement avec les bénéficiaires et les communautés affectées. Ils ont essayer de comprendre la complexité et les défis opérationnels des organisations partenaires du Fonds mettant en œuvre les programmes de réparation ordonnés par la Cour dans les affaires Lubanga et Katanga.

Ils se sont aussi entretenus directement avec les partenaires et les bénéficiaires, afin d’en savoir plus sur les résultats de la réhabilitation psychologique et physique et les mesures socio-économiques qui soutiennent les bénéficiaires. 

Satisfaction des bénéficiaires

Content des réactions des bénéficiaires,
S.E. Jolke Oppewal, ambassadeur du Pays-Bas en RDC a souligné :

« J’apprécie vraiment que les programmes du Fonds au profit des victimes soient mis en œuvre par des organisations locales qui sont au niveau local, pour mieux soutenir les victimes. »



S.E. Papa Talam-Diao, Ambassadeur du Sénégal en RDC, a déclaré : « Nous avons vu des personnes extrêmement courageuses qui se sont battues pour retrouver une vie normale malgré tous les traumatismes qu’elles ont subis. Je les félicite chaleureusement et j’espère qu’elles serviront d’exemple aux autres. »

Tout en remerciant les acteurs du Fonds au profit des victimes, le lieutenant général Luboya Nkashama Jonhnny, Gouverneur de l’Ituri, en RDC, a déclaré : 

« Il est nécessaire de continuer à coopérer en matière de justice pour que les criminels soient poursuivis et sévèrement punis. […] Merci au Fonds au profit des victimes pour votre présence en RDC, à travers vos activités en faveur des victimes. »


S.E. Benoît-Pierre Laramée, Ambassadeur du Canada en RDC a montré sa satisfaction en faveur de ce qui se fait en matière de réparation et de souligner: « J’ai également été ravi de rencontrer des organisations qui fournissent des services aux victimes, de voir qu’il s’agit d’une approche vraiment holistique, en termes de santé, de soins psychosociaux et de réintégration socio-économique des victimes dans leur société. »

« J’ai également été ravi de rencontrer des organisations qui fournissent des services aux victimes, de voir qu’il s’agit d’une approche vraiment holistique, en termes de santé, de soins psychosociaux et de réintégration socio-économique des victimes dans leur société. »



Implication totale des partenaires

Franziska Eckelmans, Directrice exécutive par intérim du Fonds, a témoigné sa reconnaissance pour le fort soutien apporté par les autorités locales et les dirigeants de la province de l’Ituri au cours de la visite. Elle n’a pas manqué d’apprécier la participation du Canada, des Pays-Bas et du Sénégal à cette mission.

« La justice est nécessaire pour lutter contre l’impunité généralisée. Il est essentiel d’offrir une justice réparatrice, même si le conflit se poursuit. Les victimes ont expliqué que les réparations étaient attendues et que le fait de les recevoir a changé leur vie », a-t-elle ajouté.



Neuf bénéficiaires ont eu le courage de raconter à la délégation comment les crimes se sont produits et comment ils sont allés de l’avant, grâce aux programmes du Fonds au profit des victimes. Des représentants légaux des victimes ont également assisté à la réunion avec les bénéficiaires des réparations dans les affaires Lubanga et Katanga.

Le Fonds est mis en œuvre depuis 2008 dans les trois provinces de l’est de la RDC (Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu). Par ailleurs, la procédure de réparation en faveur de ces victimes a débuté seulement le 7 août 2012.

En guise de rappel, le 14 mars 2012, Thomas Lubanga a été déclaré coupable des crimes de guerre consistant en l’enrôlement et la conscription d’enfants de moins de 15 ans, et le fait de les faire participer activement à des hostilités (enfants soldats). Il a été condamné à une peine totale de 14 ans et transféré le 19 décembre 2015 dans une prison de la République démocratique du Congo (RDC), afin de purger sa peine d’emprisonnement. Le 15 mars 2020, Thomas Lubanga a été libéré après avoir servi 14 ans de prison.

Christiane EKAMBO