Crise humanitaire à l’Est de la RDC : « la réponse n’est pas à la hauteur des besoins. Pourtant, ce ne sont pas les organisations humanitaires qui manquent », estime MSF

Le représentant national de Médecins Sans Frontières (MSF) en République Démocratique du Congo (RDC) déplore l’intervention ‘’insuffisante’’ des humanitaires, en faveur d’environ un million de personnes forcées d’abandonner depuis des mois, leurs agglomérations à la suite des combats relatifs à la résurgence du M23 sous l’appui du Rwanda, selon le gouvernement congolais et les nations-unies dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et de Masisi, au Nord-Kivu.

Dans un communiqué officiel aux médias le 3 avril dernier, Raphaël Piret fait savoir que les déplacés, voire des communautés entières sont confrontés à d’importants risques sanitaires.

« Le manque d’eau potable et de latrines, combinés à des abris inadéquats et surpeuplés, créent des conditions propices à l’apparition et la propagation des maladies », indique-t-il, en rappelant qu’ « au cours des mois passés, la rougeole et le choléra ont éclaté dans des sites de déplacés au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo, tandis que ces dernières semaines la situation sanitaire est devenue critique à Bulengo et Lushagala, où les cas suspects de rougeole et de choléra se sont multipliés. »

Un calvaire décrié malgré la présence massive des organisations humanitaires dans l’Est du pays, regrette MSF. « Il suffit de regarder les conditions indignes dans lesquelles les gens vivent aux abords de Goma, pour se rendre compte que la réponse n’est pas à la hauteur des besoins. Pourtant, ce ne sont pas les organisations humanitaires qui manquent à l’est de la RDC », déclare Raphaël Piret.

Sur le terrain, les équipes de MSF appuient les sites de déplacés construits aux périphéries de Goma depuis le mois de mai 2022, dans l’objectif « d’apporter une assistance médicale gratuite, assurer l’approvisionnement en eau potable et construire des douches et de latrines ».

Un apport encore trop faible d’où, la nécessite : « Tous les acteurs impliqués dans la réponse humanitaire doivent faire preuve de plus de réactivité et de flexibilité afin de répondre rapidement aux besoins de ces communautés et de s’ajuster à l’évolution des mouvements de populations », insiste Raphaël Piret.

Des affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles sont rapportés actuellement dans plusieurs zones malgré les appels des chefs d’états de la sous-région à un cessez-le-feu. Des graves exactions du M23 à l’égard des civils sont déplorées dans des entités sous leur contrôle en dépit de la présence des contingents de la force de l’EAC au Congo, afin de taire les armes entre les deux parties.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net