Le CNC reproche à VOA d’avoir diffusé des informations « très tendancieuses » et avoir engagé un journaliste « recherché par la justice burundaise ».
La BBC est sanctionnée « pour avoir fait fi » d’une précédente mise en garde et pour des propos « portant même atteinte à la réputation du chef de l’Etat » tenus par un invité dans l’une de ses émissions.
Lundi, le gouvernement burundais avait demandé au CNC « de prendre ses responsabilités » contre la BBC, qu’il accusait de propager « des déclarations incendiaires appelant les Burundais à la haine et la subversion ».
>> Lire aussi : Les évêques jugent le moment inopportun pour amender la Constitution au Burundi
La radio française RFI a reçu de son côté « une mise en garde » pour « un traitement jugé tendancieux et mensonger » d’informations sur le Burundi, à deux reprises.
Deux stations locales, Isanganiro et la CCIB FM+ sont également mises en garde à propos d’un manque de « vérification rigoureuse des sources d’information ».
La suspension des radios VOA et BBC va frapper essentiellement leurs émissions quotidiennes en kirundi (langue nationale du pays) sur la FM. Ces émissions sont très suivies depuis des décennies, notamment dans le monde rural où la population ne parle en grande majorité que la seule langue nationale.
« C’est un symbole car même les anciens régimes n’avaient jamais osé fermer la BBC, même durant la guerre civile alors qu’elle donnait la parole aux rebelles, aujourd’hui au pouvoir dans notre pays », a réagi à l’AFP un responsable de média local, sous couvert d’anonymat.
« Le gouvernement burundais vient de décider de les (BBC et VOA) faire taire alors qu’on est en pleine campagne électorale, probablement pour que les Burundais n’entendent pas ceux qui prônent le non ou le boycott lors du referendum », a-t-il accusé.
Les Burundais sont appelés à se prononcer le 17 mai par referendum sur une réforme de la constitution qui permettrait au président Pierre Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034.
>> Lire aussi : La France dénonce les violations des droits de l’Homme au Burundi
L’annonce en avril 2015 de la candidature controversée de M. Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une crise politique qui a fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés, et sur laquelle la Cour pénale internationale a ouvert une enquête. L’écrasante majorité des journalistes indépendants a fui le pays.
Avec AFP