En République Démocratique du Congo, des habitants de Butembo, l’une des grandes villes du Nord-Kivu ont de nouveau revendiqué vendredi 26 juillet le retour de la paix dans l’Est du pays.
C’est à l’initiative de la synergie des groupes de jeunes au cours des cérémonies commémoratives de deux ans depuis la mort d’une dizaine de civils tombés sous des balles des casques bleus de la Monusco à Butembo. Un soulèvement populaire motivé le 26 juillet 2022 pour exiger le départ de la force onusienne de suite de sa passivité face aux violences armées et des conflits, il y a cela des années.
Tout a commencé l’avant-midi par une messe à la cathédrale Mater Ecclésia. Des centaines de fidèles y ont pris part. Des membres de groupes de pression, des mouvements citoyens, des leaders politiques, de la société civile et des proches des victimes tombées, le jour-là étaient dans le rang des participants. Salama Kaliki est l’un des rescapés. Il garde encore le choc.
« J’avais reçu une balle dans la jambe. Mais, Dieu a permis à ce que je survive. Nous étions quand-même surpris de voir les casques bleus nous tiraient dessus. Des amis sont tombés sous mes yeux. C’était triste », a lancé le survivant, également activiste de la Lucha.
Au total, 14 personnes avaient perdu la vie parmi lesquelles 11 civils et 3 casques bleus, selon un bilan officiel. Des blessés et d’énormes dégâts matériels avaient été également déplorés lors des échauffourées entre des manifestants armés et des forces de sécurité et de défense en appui aux militaires onusiens.
Mais, ces tueries ne doivent à jamais décourager les autres jeunes déterminés pour revendiquer la paix, estime Monsieur Kyamakya, militant de la véranda Mutsanga.
« Dans chaque lutte, il y a toujours des victimes. Nos frères sont tombés, mais nous allons continuer le combat en faveur de la paix. Loin de nous l’ADF et le M23 », a-t-il déclaré tout haut.
Face à la persistance de l’insécurité dans l’Est, un autre participant n’est pas indifférent. Son message va tout droit aux autorités.
« Nous ne devons pas continuer à vivre comme des réfugiés dans notre propre pays. Nous demandons aux autorités la paix rien que la paix pour nous permettre de vaquer librement à nos occupations », a-t-il plaidé.
A l’issue de la célébration eucharistique, une procession s’en est suivie pour le dépôt des gerbes de fleurs aux tombes des illustrés disparus. Une manifestation pacifique qui a par la suite entrainé la paralysie des activités économiques au centre-ville.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net