Le « Synode sur la synodalité » du pape s’est terminé samedi sans progrès concernant les femmes diacres, les prêtres mariés ou la sensibilisation LGBTQ+.
Le rassemblement le plus attendu du Vatican depuis les années 1960 s’est terminé samedi avec les questions les plus épineuses auxquelles sont confrontés les 1,4 milliard de catholiques du monde, largement restées sans réponse.
Le Synode des évêques, qui s’est réuni en octobre 2023 et à nouveau ce mois-ci, a promis des changements administratifs qui pourraient donner plus de pouvoir aux diocèses locaux. Mais il a renvoyé à une étude plus approfondie les questions relatives à l’ordination de femmes diacres, à une plus grande sensibilisation de la communauté LGBTQ+ et aux prêtres mariés.
Le résultat a apaisé les craintes des conservateurs de l’Église selon lesquelles le « Synode sur la synodalité » du pape François servirait d’écran de fumée pour un changement radical, tout en laissant les libéraux, qui y avaient vu leur meilleure opportunité depuis Vatican II de promouvoir des réformes, les mains vides pour l’instant. « Il est difficile de dire si ce synode a réellement pris une décision », a déclaré Massimo Faggioli, théologien catholique à l’Université de Villanova.
Le document qu’il a produit se résume à un ensemble de lignes directrices sur une série de défis. Sur la crise des abus, par exemple, le synode a conclu qu’il était « nécessaire de proposer une formation à ceux qui travaillent avec les mineurs et les adultes vulnérables ». Sur l’hostilité envers les migrants : « Tous… sont appelés à construire des communautés interculturelles ». Sur la transparence et la responsabilité dans l’Église, « il est nécessaire de disposer de structures et de méthodes pour évaluer régulièrement l’exercice du ministère ».
D’autres questions ont été retirées de la table et envoyées à des groupes d’étude avant l’ouverture ce mois-ci de la deuxième et dernière session de cet événement pluriannuel. Les dix groupes devraient rendre compte de leurs conclusions en juin.
On ne sait pas encore si et comment François réagira. Le pape le plus anticonformiste de l’histoire moderne a pris des mesures polémiques au cours de l’année écoulée, notamment en soutenant les brèves bénédictions par les prêtres de couples homosexuels. Il y a des propositions auxquelles il s’est publiquement opposé et sur lesquelles il ne semble pas susceptible de changer d’avis, notamment l’ordination de femmes diacres ou de prêtres mariés.
Mais contrairement à ses prédécesseurs, François, 87 ans, n’a pas mis fin à ces conversations. » C’est le pape des surprises », a déclaré le révérend Thomas Reese, un prêtre américain qui a écrit plusieurs livres sur le fonctionnement interne de l’Église catholique. « Je ne pense pas qu’il ait terminé, mais je ne sais pas ce qu’il va faire. Je ne pense pas que quiconque le sache.«
Dans un geste inhabituel, François a conclu le synode en annonçant qu’il ne suivrait pas son document final par une exhortation apostolique : « Ce que nous avons approuvé est suffisant.«
Mais le nouveau groupe d’étude, a-t-il dit, ne s’intéresserait qu’à la manière d’accroître le « pouvoir » des femmes au sein de l’Église en tant que membres de la laïcité. Il a ajouté que les femmes veulent être entendues et valorisées, mais que la plupart ne demandent pas à être ordonnées. Servir comme diacre, a déclaré Fernandez, serait « lourd pour le travail laïc qu’ils font ».
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