Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et Médias a participé lundi 11 novembre 2024 aux États généraux de la justice au Centre financier de Kinshasa. Axée sur la réforme de la justice et le droit constitutionnel à l’information, son intervention a mis en lumière « les défis et les perspectives d’un secteur crucial pour la consolidation de l’État de droit en République Démocratique du Congo ».
Devant une assemblée composée d’éminents juristes, de parlementaires et de représentants de la société civile, le ministre a souligné l’importance d’une justice transparente et accessible à tous les citoyens. Il a rappelé que cette transparence passe inévitablement par un accès facilité à l’information, un droit fondamental garanti par la Constitution.
Le Ministre Muyaya a salué l’ampleur des travaux des États généraux, soulignant la participation active de nombreux acteurs, signe d’un intérêt populaire croissant pour une justice plus équitable. Il a estimé que ces assises, par leur approche inclusive et participative, contribuent à renforcer la légitimité des décisions qui en découleront.
En effet, les consultations populaires menées en amont des États généraux ont permis de recueillir les préoccupations de la population et de les intégrer dans le processus de réforme. Cette approche participative, selon le Ministre, est essentielle pour garantir l’adhésion de tous dans les réformes entreprises.
Dans son exposé, le Ministre a analysé également « l’Ordonnance-loi n°23/009 du 13 mars 2023, un texte majeur qui a remplacé une législation dépassée, encadrant la liberté de la presse et le droit à l’information en RDC », a-t-il souligné.
Dans sa présentation magistrale, il a détaillé les dispositions clés de cette ordonnance-loi, notamment celles relatives à la liberté d’informer et d’être informé, au rôle du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) et à la protection des journalistes. Cependant, il a reconnu que cette ordonnance-loi ne suffit pas à elle seule. D’autres réformes sont nécessaires pour consolider l’environnement de l’exercice de ces droits fondamentaux.
Parmi les réformes évoquées par le Ministre, on retrouve notamment l’élaboration d’un statut du journaliste congolais, un projet qui a suscité de vifs débats. Le Ministre a expliqué les difficultés rencontrées dans l’élaboration de ce texte, notamment la question de la qualification requise pour exercer le métier de journaliste. Il a annoncé une réévaluation du projet en commissions gouvernementales afin de trouver un consensus. De plus, le Ministre a insisté sur « la nécessité d’une loi d’accès à l’information, un outil essentiel pour une gestion publique transparente, qui permettrait à tous les citoyens, et non seulement aux journalistes, d’accéder aux informations publiques ».
En conclusion, l’intervention du Ministre Muyaya aux États généraux de la justice a mis en exergue l’importance du droit à l’information pour une justice équitable et transparente. Il a appelé à une réforme en profondeur du cadre normatif et institutionnel pour garantir l’exercice effectif de ce droit fondamental. Le chemin est encore long, mais les États généraux de la justice marquent une étape importante dans ce processus. « En définitive, l’avenir de la justice congolaise se joue aussi dans la transparence de l’information », reconnaît le ministre de la Communicationet médias.
Josué KALUBI