Le mandat de l’actuelle responsable de l’OIF, la Québecquoise Michaëlle Jean, expire mi-octobre. Le chef de l’Etat français s’exprimait au côté de son homologue rwandais, également président en exercice de l’Union africaine (UA), convié à l’Elysée pour la première fois depuis 2011 à l’occasion d’un sommet international sur la high-tech.
Les relations entre Paris et Kigali sont extrêmement tendues depuis le génocide de 1994 au Rwanda. Mais les chefs d’Etat des deux pays tentent progressivement de renouer des liens.
Ils se sont déjà vus à deux reprises en un an: en marge de l’Assemblée générale de l’ONU et en Inde à l’occasion du sommet solaire. Et M. Macron a annoncé mercredi qu’il se rendrait au prochain sommet de l’UA, organisé début juillet à Nouakchott, en Mauritanie.
« Nous croyons dans un multilatéralisme fort, c’est le sens de votre engagement M. le Président à la tête de l’Union africaine et c’est le sens de mon engagement au sein de l’Union européenne », a souligné Emmanuel Macron.
« Nous espérons continuer à travailler ensemble (…) à la fois au plan bilatéral et pour le continent africain », a abondé Paul Kagame.
Pour le président français, « il ne s’agit en aucun cas de sous-estimer les difficultés du passé et la complexité de la relation bilatérale mais au contraire (…) d’assumer cette complexité, de savoir la surmonter ».
« Cela prendra sans doute du temps », « on ne va pas tout normaliser du jour au lendemain » mais « ce qui nous rassemble, ce sont les questions de paix et de sécurité en Afrique », a-t-il souligné.
Près d’un quart de siècle plus tard, le rôle joué par la France au Rwanda reste encore un sujet hautement polémique.
Paul Kagame, arrivé au pouvoir après le génocide, a accusé les autorités françaises d’avoir soutenu le pouvoir hutu et d’avoir été un acteur des tueries ayant fait, selon l’ONU, quelque 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés.
Paris a toujours démenti toute implication dans les massacres.
Avec AFP