Décidément il faut bien faire la part des choses. Celui qui aurait parlé de « Kuluna » en cravate en RD-Congo n’aurait pas tort du tout, puisque selon le constat fait à ce jour, ce dernier serait reconnu prophète.
Ajoutant de l’eau au vin de son confrère, un autre observateur lui soutient que ce qui différencie certains hommes en cravate, les politiques, à ces autres inciviques, ce ne sont que les lieux de prestation et la classe social, pas plus.
Le cas le plus récent, c’est ce spectacle très alarmant qu’a offert le samedi dernier, le n°1 de Bandundu-ville, chef-lieu de la province du Kwilu, à savoir le gouverneur Michel Balala qui n’a pas hésité, un seul instant, de démontrer son talent de boxeur de la rue en administrant, valablement, des coups au jeune Trésor Misingu, fils d’un fonctionnaire à la Division provinciale des TPAT alors que se trouvant même, à l’heure du drame, dans la résidence du commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise-PNC- où il avait trouvé refuge, se référant très certainement à l’article 140 de la constitution qui stipule que la police est censée protéger les personnes et leurs biens.
Malgré cela, il s’est quand même vu mis à terre au premier par le « boxeur-gouverneur » ou « gouverneur-boxeur » sous l’œil regardant de celui qui est censé protéger la population et ses biens à qui l’homme qui fait la loi dans cette contrée a, ensuite demandé qu’il soit jeté en prison. Un acte qui fait nettement preuve de la monarchie entendue organisation politique dans laquelle les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont concentrés entre les mains d’un seul individu.
À la base de ce combat du siècle à Kwilu
Tout a commencé par une toute légère mélancolie. Les témoins confirment que c’était dans un restaurant de la place où l’intendant du Gouverneur Michel Balabala, dans son coin, s’est permis de porter des accusations allant jusqu’à l’atteinte de la personnalité d’un député de cette même province ainsi que du mécanicien, un fonctionnaire à la Division provinciale des TPAT, accusé sans détours, d’escroquerie et de vol qualifié d’un véhicule.
Et, présent dans ce restaurant transformé en ring de boxe, le fils du fonctionnaire accusé, a exigé des preuves justifiant ces allégations soutenues par l’intendant du gouverneur précité. Une réaction qui n’a pas mis d’accord l’intendant du Gouv. qui a usé de son téléphone pour demander renfort à ses petits frères pour l’aider à rosser Monsieur Misingu pour cette protestation. Ces derniers n’ont pas tardé à venir pour passer à l’exécution de la demande de leur frère, faisant parti du bureau de Michel Balabala.
Pour sauver sa peau face à cette barbarie lui infligeât par les frères de l’intendant, l’infortuné alla alors se refugier dans la résidence du commissaire provincial de la police de Kwilu ; un lieu jugé sûr dans pareil situation. C’est à partir de ce moment que le Gouverneur entra en scène, c’est ce que nous confirme notre source, témoin oculaire de la prestation du Gouverneur.
La première dérogation enregistrée selon un juridique, c’est la violation de domicile. Le fait que le Gouverneur Balabala s’est permis de s’introduire dans la résidence de cet officieux de la police nationale congolaise pour régler son compte à Trésor Misingu à la George Forman.
La deuxième infraction, c’est « coups et blessures volontaires » pour l’avoir donné des coups. Il faut le souligner que ce dernier, apprend-t-on, n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention du commissaire provincial de la police de kwilu, le Général Kumana qui lui a évité le pur.
Et pour prouver combien il est influent, il a intimé l’ordre à ce même Général Kamana de jeter en prison le fils de ce fonctionnaire qui déjà a reçu un sérieux raclé. C’est ici que le juriste consulté a parlé d’abus de pouvoir et de trafic d’influence.
Indigné par ce comportement du Gouverneur transformé à un acteur de cinéma, celui qui, pourtant, devait prêcher par l’exemple, les administrés soutiennent que cet acte ne peut rester impuni, ce n’est pas digne d’une autorité provinciale à la taille du Gouverneur de la ville qui par truchement agit sous la bénédiction du Gouvernement Central. Rappelant, de ce fait, l’histoire de Trésor Kapuku qui s’était vu déchu de son poste de Gouverneur du Kasaï Occidental pour avoir personnellement roué de coups un employé d’un hôtel à Kananga.
Une des charges qui ont influencé son exclusion. L’on apprendrait également que le substitut du Procureur Général, scandalisé par l’acte ainsi que les ordres manifestement illégaux, a préféré sécher le bureau au lieu de fixer le dossier en procédure de flagrance à la cour d’appel. Wait and see !
Par René KANZUKU &
Blaise PUALA