Les autorités kényanes ont arrêté sept responsables de la China Road and Bridge Corporation (CRBC) pour avoir corrompu des enquêteurs qui enquêtaient sur des affaires de corruption liées au Standard Gauge Railway, a rapporté dimanche le Daily Nation, l’un des plus grands journaux du Kenya.
Ces arrestations marquent la première fois que des responsables chinois font face à des accusations liées à la SGR, qui suscite la controverse depuis la course inaugurale entre Nairobi, la capitale, et Mombasa, une grande ville côtière, au milieu de 2017.
Des agents de la Commission d’éthique et de lutte contre la corruption (EACC) ont arrêté trois ressortissants chinois et quatre responsables kényans, qui travaillent tous pour le CRBC et feront face à des accusations devant le tribunal lundi, selon The Nation.
L’EACC a déclaré sur Twitter que le pot-de-vin s’élevait à 500 000 shillings kenyans, soit environ 4 850 dollars.
La Nation a cité des sources anonymes auprès du chemin de fer qui ont affirmé que la fraude faisant l’objet de l’enquête s’élevait à environ 1 million de shillings kényans par jour, soit environ 9 700 dollars.
Sur la base d’environ 4 000 ventes de billets par jour et d’un prix moyen de 15,50 USD, plus de 15% des revenus quotidiens pourraient faire l’objet de fraude.
La SGR de plus de 3 milliards de dollars lancée en mai 2017 en fanfare, mais a été ternie par des allégations de corruption et de racisme et par des préoccupations quant à sa viabilité économique.
Surnommée le «Madaraka Express», la ligne Nairobi-Mombasa relie les deux plus grandes villes du Kenya et a été présentée comme un moyen de réduire les temps de trajet et de soutenir l’économie.
Mais les coûts du projet ont explosé à mesure que les travaux progressaient, et certains observateurs disent que le gouvernement kényan a trop payé pour le projet, qui a remplacé la ligne «Lunatic Express» construite à l’époque coloniale et construite par le gouvernement britannique.
Les arrestations de dimanche ne sont pas les premières accusations de corruption liées à la SGR.
En août, deux hauts responsables kenyans ont été accusés de corruption liée à l’acquisition de terres pour le chemin de fer. À l’époque, le bureau du procureur avait identifié plus d’une douzaine d’autres fonctionnaires et hommes d’affaires kényens arrêtés.
Salem Solomon | VOA News