Afrique du Sud: Victoire en vue pour l’ANC, malgré un net recul

Le Congrès national africain (ANC) conserverait sa majorité absolue après les législatives de mercredi en Afrique du Sud, selon des résultats partiels publiés vendredi, qui montrent néanmoins un net recul du parti du président Cyril Ramaphosa.

Une victoire sans panache pour le Congrès national africain (ANC). Selon des résultats partiels publiés vendredi 10 mai, le parti au pouvoir en Afrique du Sud conserverait sa majorité absolue au Parlement mais passerait sous la barre des 60 % pour la première fois depuis un quart de siècle.
Après dépouillement des suffrages dans 72 % des 22 925 centres électoraux, l’ANC était crédité de 57 % des voix. Suivent l’Alliance démocratique (DA) à près de 22 % et les Combattants de la liberté économique (EFF), une formation de la gauche radicale qui obtient près de 10 % des suffrages exprimés.
S’il se confirme, ce résultat constituerait la plus mauvaise performance du parti de feu Nelson Mandela à des élections législatives. Vainqueur de tous les scrutins post-apartheid, l’ANC a vu sa popularité plonger sous le règne émaillé de scandales de Jacob Zuma (2009-2018).

Désir de changement
Le bilan d’un quart de siècle de gouvernement ANC laisse sérieusement à désirer. Le chômage a atteint des proportions endémiques (27 %), la corruption a gagné le plus haut sommet de l’État et les inégalités sociales se creusent.
Avant le scrutin, l’opposition a lourdement insisté sur ces échecs et appelé le pays à sanctionner l’ANC.
« L’ANC a cru que nous ne le lâcherions pas, une certaine forme d’arrogance les a gagnés », a critiqué Mandla Booi, un ouvrier de 45 ans de Port-Elizabeth (sud), ancien électeur du parti. « Moi, j’ai préféré partir et j’ai pris ma carte de membre des EFF. »
Une fois la victoire de l’ANC confirmée, Cyril Ramaphosa devrait être réélu par les députés et être investi pour un nouveau mandat de cinq ans dès le 25 mai.
Avec une performance électorale médiocre, la plupart des observateurs lui prédisent des difficultés à faire passer ses réformes, les partisans de l’ex-président Zuma disposant toujours d’une forte capacité de nuisance au sein de l’ANC.
Avec AFP et Reuters

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