« Pierre Péan a écrit ce livre car c’est une commande de l’opposant Jean Ping en 2014, pour commencer à déstabiliser le président Bongo, estime l’avocate du président gabonais.
L’affaire qui oppose Ali Bongo Ondimba au journaliste français Pierre Péan, auteur du livre Nouvelles africaines, mensonges et pillages au Gabon, connaît un nouveau rebondissement. Cet ouvrage dénonce, entre autres, des assassinats ainsi qu’un « coup d’Etat électoral » en 2009 au Gabon. Après un non-lieu prononcé en février 2017, le président gabonais avait de nouveau porté plainte pour « diffamation ». L’audience avait lieu le 5 septembre au tribunal correctionnel de Paris. Face à la présidente, la volonté de nuire s’est opposée à la liberté d’informer.
Dès le début de l’audience, ce 5 septembre au palais de justice de Paris, Delphine Meillet, l’avocate d’Ali Bongo, annonce la couleur : « Ce livre, ce n’est pas de l’investigation, mais du militantisme ».
Selon elle, le journaliste français Pierre Péan avait un seul objectif en publiant Nouvelles africaines, mensonges et pillages au Gabon, deux ans avant les élections de 2016.
« Pierre Péan a écrit ce livre car c’est une commande de l’opposant Jean Ping en 2014, pour commencer à déstabiliser le président Bongo, estime-t-elle. Pierre Péan parle d’assassinats, de tentatives d’assassinats. Il ne le prouve pas de manière factuelle. Aujourd’hui, toute l’audience a consisté à prouver que toutes ces imputations étaient diffamatoires ».
« Kongossa » et euro symbolique
Les rumeurs au Gabon portent un nom, « la kongossa » conteste Florence Bourg, l’avocate de Pierre Péan. Pour elle, en plus des preuves, ces rumeurs relatées dans le livre sont autant d’éléments d’informations.
« Surtout face à une dictature, les opposants politiques n’ont pas le droit ni de sortir du pays, ni d’être à la télévision, déclare-t-elle. Donc effectivement, une façon masquée de dire les choses, c’est aussi de colporter des informations, même si elles sont réelles et souvent elles le sont. Omar Bongo disait que la rumeur, c’était bien souvent la vérité au Gabon ».
Pour retrouver son honneur, Ali Bongo demande un euro symbolique. L’audience a été mise en délibéré au 5 octobre 2017.
Avec RFI
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