Dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 mai, Martin Bakole et Efe Ajagba se sont livrés un combat d’une rare intensité à Riyad, désormais haut lieu de la boxe mondiale. Ce choc des titans visait à désigner le challenger officiel au titre IBF détenu par le Britannique Daniel Dubois. À l’issue des dix rounds, le verdict est tombé : match nul majoritaire. Deux juges, Bob Williams et Pablo Gonzalez, ont scoré 95-95, tandis que Kieran McCann donnait un léger avantage à Ajagba (96-94).
Bien plus qu’un duel de boxeurs, ce combat opposait deux poids lourds parmi les meilleurs du continent africain. Classé 7ᵉ mondial, Efe Ajagba a misé sur sa mobilité et son sens de la contre-attaque pour contenir un Martin Bakole agressif, venu imposer sa puissance. Le Congolais a notamment marqué les esprits avec un crochet gauche puissant au 8ᵉ round, sans pour autant parvenir à faire vaciller son adversaire.
Les rounds 4, 8 et 9 ont été les plus spectaculaires, avec des échanges particulièrement violents. Mais aucun des deux boxeurs n’a réussi à prendre un avantage décisif.
Ce résultat complique la progression de Bakole dans la hiérarchie mondiale. Alors qu’il espérait décrocher un combat pour la ceinture IBF, ce nul laisse la fédération dans l’embarras : une nouvelle affiche devra être organisée pour désigner un challenger clair à Daniel Dubois. Reste à savoir si Bakole fera toujours partie de l’équation, lui qui éprouve des difficultés à trouver des adversaires de son calibre, en dépit de son classement (3ᵉ mondial à la WBA).
Le Congolais reste cependant déterminé. À l’issue du combat, il a déclaré avec déception : « Je pensais avoir gagné, mais c’est comme ça. Je demanderai une revanche. »
De son côté, Efe Ajagba n’a pas caché sa frustration face au verdict des juges : « Honnêtement, j’ai gagné le combat. J’ai fait ce qu’il fallait. »
Cette déclaration reflète la confiance du Nigérian, qui considère avoir mérité la victoire sur l’ensemble des rounds.
Avant même le coup d’envoi, Martin Bakole a marqué les esprits par un geste fort : un hommage à George Foreman, récemment décédé. Il est monté sur le ring avec un t-shirt à l’effigie du légendaire boxeur américain, et un short aux couleurs de la République Démocratique du Congo. Un clin d’œil évident au mythique « Rumble in the Jungle » de 1974, à Kinshasa.
Ce combat marquait la deuxième apparition de Bakole à Riyad en moins de trois mois, après sa défaite contre Joseph Parker en février 2025. Il avait alors remplacé Daniel Dubois au pied levé. Ces expériences saoudiennes, bien que frustrantes, pourraient renforcer sa détermination à revenir plus fort.
Humaniste Gift
