Dans un rapport rendu public mercredi 19 septembre 2018 au cours du point de presse bihebdomadaire de la mission des nations unies pour la stabilisation du Congo-Monusco, Abdel Aziz Thioye, directeur du bureau conjoint des nations unies aux droits de l’homme-BCNUDH- a tiré la sonnette d’alarme sur la montée en flèche des violations des droits de l’homme en RDCongo au courant du seul mois d’août. Il a indiqué : « la situation reste préoccupante, le BCNUDH a documenté 620 violations des droits de l’homme en RDC, soit une hausse par rapport aux 515 violations documentées en juillet 2018. » Le nombre de violations commises par les agents de l’Etat en août 2018 a presque doublé par rapport à juillet et ils sont responsables de près de 66% des violations documentées à travers le pays.
Alors que les partis politiques se préparent pour les prochaines échéances électorales de décembre 2018, ce sont leurs membres qui ont été le plus visés ce mois-ci a déclaré Abdel Aziz. Dans ce rapport mensuel le directeur du BCNUDH souligne une augmentation des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire en août 2018.
Pour la dite période, le bureau onusien des droits de l’homme en RDCongo a documenté 81 violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire, soit une augmentation de près de 53% par rapport au mois précèdent. Le nombre total de ces violations documentées depuis le début de l’année 2018 s’élève à 633 violations, en augmentation de 6% par rapport à la même période en 2017.
Nouvelles bastions des violations
Jadis, seules les régions affectées par les conflits figuraient au premier plan des violations des droits de l’homme en RDCongo. La situation a basculé pour le seul mois d’août où le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme-BCNUDH- a constaté une hausse des violations des droits de l’homme dans les provinces non affectées par le conflit, 129 violations des droits de l’homme soit 21%.
La plupart de ces violations ont été documentées dans la province du Haut-Katanga avec 38 violations, suivie de la province du Kongo Central où on compte 37 violations et de Kinshasa 16 violations pour la ville de Kinshasa et concerne essentiellement des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions de l’espace démocratique.
Dans les zones affectées par les conflits, l’onu rapporte également que les agents de l’Etat ont commis plus de violations que les groupes armés à l’inverse du mois de juillet, 57% contre 43 pour les groupes armés disséminés dans ces zones. Près de 79% des violations y ont été commises, soit 491 violations, entrainant la mort d’au moins 72 civils, dont au moins 18 femmes. Parmi les éléments des différents groupes armés, les combattants des Forces de résistance patriotique de l’Ituri –FRPI- sont en tête des violations commises à l’Est du pays.
René KANZUKU