Jusqu’à 1.700 milliards de dollars seraient pariés sur les marchés illicites chaque année, selon le tout premier Rapport mondial sur la corruption dans le sport, publié jeudi par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption.
La publication appelle à une réponse urgente, unifiée et internationale pour lutter contre les malversations et la fraude dans tout le secteur.
Elle révèle une « ampleur, une manifestation et une complexité stupéfiantes de la corruption et du crime organisé dans le sport aux niveaux mondial, régional et national ».
Une augmentation substantielle
Près de 200 experts issus de gouvernements, d’organisations sportives, du secteur privé et du monde universitaire ont contribué au rapport, l’étude la plus approfondie de ce type à ce jour.
L’ONUDC souligne que même si la corruption dans le sport est loin d’être un phénomène nouveau, les activités frauduleuses existant depuis les Jeux olympiques antiques, il y aurait une « augmentation substantielle » au cours des deux dernières décennies.
La mondialisation, l’afflux massif d’argent, la croissance rapide des paris sportifs légaux et illégaux et les progrès technologiques rendent le sport de plus en plus attrayant pour les réseaux criminels qui cherchent à l’exploiter à des fins lucratives, indique le rapport.
L’etude analyse également le rôle des paris illégaux, la manipulation des compétitions, les abus, la vulnérabilité des grands événements sportifs aux fraudeurs et l’implication du crime organisé, entre autres.
Enfin, il met en lumière les initiatives qui peuvent contribuer à résoudre le problème, les questions liées à la détection et au signalement des actes répréhensibles ainsi que la manière dont les cadres juridiques existants peuvent être utilisés pour résoudre le problème.
Des politiques concrètes
Le rapport comprend un guide des politiques concrètes, destiné aux gouvernements et aux organisations sportives.
Il demande de renforcer les cadres juridiques, politiques et institutionnels ; de mettre en œuvre des politiques globales de lutte contre la corruption ; ainsi que de renforcer la coopération et l’échange d’informations entre les organisations sportives, les autorités chargées de la prévention de la criminalité et de la justice pénale et les décideurs politiques.
Le rapport a été publié à l’approche de la réunion biennale des Nations-Unies sur la lutte contre la corruption, la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, qui se tiendra à Sharm El-Sheikh, en Égypte, du 13 au 17 décembre.
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