Echanges des vœux à la FEC : Albert Yuma déclare que le système fiscal appliqué en RDC demeure dissuasif et non attractif

La cérémonie des échanges des vœux, un moment de bilan et instant d’annoncer les grandes décisions à venir. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) n’a pas dérogé à la règle. Devant le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi et l’ensemble du patronat congolais, le président de la FEC, n’a pas été du tout complaisant face au système fiscal actuel en RDC qui pour lui est un frein à l’éclosion du climat des affaires. « Le système fiscal appliqué en RDC demeure dissuasif et non attractif », a-t-il lancé jeudi 16 février Albert Yuma.

Pour Albert Yuma, l’un des éléments le plus significatifs qui influent négativement sur le climat des affaires est problématique fiscale. « Un climat des affaires inhospitalier a un coût hybride, supprimant toute capacité d’investissement et de développent. Nos préoccupations, celles de nos membres ici présents sont connues : tracasseries administratives, notamment fiscale et douanières et insécurité juridique et judiciaire. L’un des éléments le plus significatifs qui influent négativement sur le climat des affaires est problématique fiscale », a-t-il souligné.

Conscient de cet état des choses, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a annoncé que la République démocratique du Congo devrait être dotée d’un plan d’urgence du climat des affaires dans le meilleur délai. Ce plan d’urgence sera basé sur le baromètre national du climat des affaires. Dans son adresse, le président Félix Tshisekedi a déclaré : « Mon souhait est que vous réussissez dans vos entreprises et que, par votre entremise, d’autres investisseurs à travers le monde affluent au portillon de la RDC, ce beau pays qui porte les enjeux du monde d’aujourd’hui et de demain ».

D’après le Président Félix-Antoine Tshisekedi, le baromètre devra tenir compte des problèmes opérationnels qui constituent une pesanteur du développement socio-économique du pays.

Le Président Tshisekedi a insisté sur le renforcement du dialogue public-privé, deux secteurs qui doivent se considérer comme partenaires et non comme des adversaires.

Tout en témoignant de la bonne volonté du président Tshisekedi à faciliter la création des millionnaires congolais, Albert Yuma n’a pas omis de souligner la nécessité d’un accompagnement de l’industrie congolaise qui souffre des plusieurs maux.
“En matière industrielle, nous souscrivons à votre volonté de disposer d’une industrie forte, notamment à travers son fort pouvoir de création d’emplois et de mobilisations de consommations intermédiaires. Mais, comme je l’ai dit précédemment, ne pensons pas que notre industrie pourra se débattre toute seule sans être protégée, pour tout article importé substituable par une production locale”, a indiqué le patron des patrons.

Tout en félicitant le président Tshisekedi pour son engagement notamment en matière d’intégration de la chaine de valeurs des composants des véhicules électriques, à travers la création d’une usine de batterie ou de précurseurs de batterie, Albert Yuma préconise l’utilisation de l’expertise locale.

 Saisissant la balle au bond, Albert Yuma a tiré la sonnette d’alarme sur le potentiel du secteur minier qui est détenu majoritairement par des étrangers. Il a exprimé le vœu de voir le développement industriel de la chaine de valeur des véhicules électriques se faire avec les entreprises locales.
“Les entreprises profitent à ceux qui en détiennent les capitaux. Le défi majeur ici est de faire qu’en installant les usines de batteries en RDC, nous nous assurions que les capitaux appartiennent majoritairement aux Congolais. Bien sûr, cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais nous comptons sur votre volonté pour garantir, par des mécanismes légaux, la participation progressive des nationaux à l’actionnariat des usines de transformation, dès le début”, a-t-il fait souhaité. Pour le président de la FEC, les minerais de la RDC doivent être exploités avant tout par les congolais eux-mêmes.

Et de marteler : ”Nous devons reprendre le contrôle de la production artisanale de cobalt qui est confisquée au profit d’intermédiaires qui agissent en marge de la légalité, de la dignité la plus élémentaire des creuseurs et qui pèse lourdement, à la baisse, sur les cours mondiaux. C’est une question de justice sociale pour nos concitoyens et de souveraineté sur nos matières premières»

Christiane EKAMBO