En deux mois, l’Algérie a envoyé 11 migrants à la mort dans le désert


Des expulsions des migrants vers le désert deviennent monnaie courante en Algérie. En deux mois, onze migrants ont été envoyé à la mort dans le désert, alerte Alarme Phone Sahara. Ils sont morts de soif dans le désert algérien, à la frontière du Niger, dans la zone dite du « Point Zéro ».

« Point zéro » marque la frontière entre le Niger et l’Algérie, en plein désert. Crédit : Mehdi Chebil

Les expulsions de migrants subsahariens par les autorités d’Alger se poursuivent, en dépit de toute légalité, à un rythme soutenu : depuis janvier 2024, déjà 10 000 personnes ont été abandonnées dans le désert par Alger, selon l’association Alarme Phone Sahara.

En 2023, Alarmephone Sahara, le collectif Alarme Phone Sahara, qui vient en aide aux migrants dans le Sahara avait décrié l’augmentation du nombre des personnes expulsées de l’Algérie vers le Niger. En effet, l’année dernière a battu le record avec 23.000 personnes expulsées d’Algérie au Niger et on compte déjà 10.000 cas en 2024.

« Cette augmentation est très grave et sérieuse et s’inscrit dans la tendance de persécution renforcée dans tous les pays du Maghreb », a écrit Alarmephone Sahara sur son compte X. Dans la foulée, les responsables de cette ong ont demandé que ces expulsions d’Algérie au Niger soient arrêtées immédiatement.

Des migrants expulsés trouvent régulièrement la mort dans la région dite du « Point Zéro », cette zone qui marque la frontière entre l’Algérie et le Niger, par les équipes du collectif Alarme Phone Sahara. Il fait plus de 45 degrés.

Selon le média infomag, c »est en plein Sahara aux portes du désert du Ténéré que sont envoyés depuis des années les exilés, majoritairement subsahariens, par les autorités d’Alger.

On parle également des expulsions « dominos ». Depuis des mois, par exemple, la Tunisie expulse elle aussi illégalement des Subsahariens vers la Libye et l’Algérie. « Quand les autorités algériennes constatent que des Noirs ont traversé la frontière, ils les arrêtent ». Puis ces migrants « sont expulsés à leur tour » vers le Niger, détaille Azizou Chehou, coordonnateur d’Alarme phone Sahara.

« Combien meurent sans laisser de traces ? « Nous ne pouvons pas savoir, malheureusement. Nous n’avons pas le matériel ou les véhicules adéquat pour aller les chercher dans le désert », déplore Azizou Chehou. Chaque année, de nombreux exilés disparaissent dans le Sahara. Ils peuvent se perdre, mourir de déshydratation, ou être victimes de groupes mafieux. 

Rédaction