FARDC vs M23 : l’UNICEF et le PAM sollicitent la priorité à la protection des civils dans les zones de combat

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) se disent préoccupés de l’escalade de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Une situation déclenchée par des combats qui opposent les forces armées congolaises et des jeunes patriotes aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, au Nord-Kivu.

Les deux agences des Nations-Unies ont fait part de leur inquiétude dans un communiqué signé conjointement jeudi 22 février 2024 depuis la capitale RD Congolaise, Kinshasa. Un conflit à la base d’un nombre croissant des personnes déplacées soit blessées soit encore tuées, parmi lesquelles des enfants dans des zones de combat ou près des camps de fortune.

Le cas le plus récent est celui de deux dernières semaines, au cours duquel des combats acharnés se sont déroulés à 25 kilomètres à l’ouest de Goma, dans la cité de Sake, où les enfants et leurs familles sont pris dans des tirs croisés meurtriers.

« Les enfants de la RDC ont besoin de paix maintenant. Nous demandons que les enfants soient protégés dans cette guerre et que l’on mette fin à cette violence en redoublant d’efforts pour trouver une solution diplomatique. Nous sommes extrêmement préoccupés par la sécurité des enfants et de leurs familles dans les camps de Goma et aux alentours », a déclaré Grant Leaity, représentant de l’UNICEF en RDC.

Dans le même document, l’UNICEF et le PAM affirment éprouver d’énormes défis pour répondre aux besoins des civils. « Des routes terrestres cruciales pour faciliter la livraison de nourriture et d’autres fournitures ont été coupées, provoquant des pénuries et des hausses de prix sur les marchés locaux de Goma. Cette situation met encore plus à rude épreuve les familles qui luttent pour mettre de la nourriture sur leur table », lit-on dans le communiqué d’alerte.

C’est dans ce contexte qu’ils plaident pour un couloir humanitaire en vue de faciliter une action immédiate pour protéger les enfants et les familles.

« Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire de grande ampleur. Ne nous y trompons pas : si nous n’agissons pas maintenant, des vies seront perdues », a déclaré Peter Musoko, directeur de pays et représentant du PAM en RDC.

La RDC est devenue l’une des plus importantes crises de déplacement interne du continent, avec 6,9 millions de personnes déplacées, principalement en raison du conflit dans l’est, ont rappelé les deux agences qui sollicitent respectivement un appui financier de 300 millions et 400 millions pour les six prochains mois pour l’intervention d’urgence dans l’Est. Rien que l’année dernière, l’OIM estime que 1,6 million de personnes ont été déplacées.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net